Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Alors que la saison NBA ne reprendra que dans deux mois, la tension monte déjà à Philadelphie. Annoncés comme des prétendants l’an passé, les 76ers ont sombré avec un triste bilan de 24 victoires pour 58 défaites. Entre une signature ratée de Paul George, une nouvelle blessure de Joel Embiid et un effectif constamment perturbé, rien ne s’est déroulé comme prévu.
Pour ne rien arranger, l’intersaison ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices concernant les Sixers. Joel Embiid, MVP 2023, aurait encore des difficultés physiques persistantes, au point de menacer sa présence pour le camp d’entraînement de septembre. Une nouvelle qui ravive les inquiétudes autour d’un projet sportif en déclin.
Kendrick Perkins n’a pas mâché ses mots dans son émission « Perk Unplugged » : « J’appuierais sur le bouton reset sur toute la putain de ligne. Il ne s’agit pas seulement de trader Embiid et George, je nettoierais aussi le front office. Daryl Morey a fait des erreurs énormes. Il savait pour les blessures d’Embiid et lui a quand même donné une extension. Ce sang est sur ses mains. »
Un cycle qui semble arrivé à bout de souffle
Les critiques pleuvent donc sur le président Daryl Morey, dont les décisions récentes n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. L’extension de 192,9 millions de dollars accordée à Embiid fait aujourd’hui figure d’erreur stratégique, tout comme la gestion des cas Ben Simmons et James Harden. Quant à Paul George, son rendement en chute libre pèse lourd dans les finances de l’équipe.
Pourtant, tout n’est pas à jeter à Philadelphie. Tyrese Maxey est devenu All-Star, Jared McCain a marqué les esprits avant sa blessure, Quentin Grimes a franchi un cap, et le rookie VJ Edgecombe a brillé lors de ses premières apparitions en Summer League. La jeunesse a de quoi nourrir l’espoir d’un renouveau, de quoi peut-être encourager une idée de reconstruction.
La question centrale reste : Daryl Morey est-il encore l’homme de la situation ? Ses échecs dans la gestion des vétérans ternissent ses bons choix à la Draft. Et avec deux contrats massifs à gérer, celui d’Embiid comme celui de George, le chantier paraît colossal.
Un départ de l’un ou des deux All-Stars semble inévitable si la franchise veut ouvrir un nouveau chapitre. Mais trouver preneur ne sera pas simple vu les montants en jeu. Reste à savoir si les Sixers auront le courage de tirer un trait sur leur passé récent pour mieux construire leur avenir.