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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Frank Ntilikina, Moussa Diabaté et Ousmane Dieng ont quitté le groupe des Bleus, tandis que Sylvain Francisco reste absent en raison d’une blessure à l’épaule. Ce réajustement intervient à quelques jours du début de l’Euro, où la France visera un bon parcours à Katowice, en Pologne.
La décision de couper Frank Ntilikina marque un tournant dans la carrière internationale du meneur de jeu de 27 ans. Double vice-champion olympique et médaillé de bronze mondial, Ntilikina est écarté pour la première fois d’une compétition majeure avec l’équipe de France. Malgré son palmarès, il n’a pas convaincu lors des derniers matchs de préparation, notamment avec une prestation décevante contre le Monténégro (2 points, 0 sur 2 au tir, différentiel négatif). La concurrence au poste de meneur est en effet très forte avec des jeunes talents comme Matthew Strazel, Théo Maledon et Sylvain Francisco.
Le sélectionneur Frédéric Fauthoux a expliqué ce choix en mettant l’accent sur le profil recherché pour cet Euro : « On était plus à la recherche de joueurs qui peuvent créer du jeu et marquer des points. Ce qui n’est pas la plus grosse qualité de Frank. On a donc fait ce choix pour une question de profil, avec l’objectif de créer plus de danger offensif sur les lignes extérieures. » Cette orientation offensive, avec des meneurs capables d’animer le jeu de manière plus dynamique, a prévalu dans la sélection finale.
Un profil qui correspondait pourtant aux besoins de l’équipe
La compétition pour les places a été rude, notamment au poste de meneur, où la France peut compter sur plusieurs joueurs de haut niveau évoluant en Euroligue ou NBA. « Il y a plusieurs éléments. Par exemple d’établir si l’on décide de partir avec trois meneurs de jeu purs, ou si on en prend deux en décalant par exemple Elie Okobo, arrière naturel, au poste 1. Ou est-ce qu’on décide de grandir, avec plus de postes 2-3 ? » a détaillé Fauthoux. Le choix final dépendra aussi de la stratégie adoptée pour maximiser les options offensives tout en conservant une polyvalence tactique.
Frank Ntilikina a vécu cette coupure avec émotion, lui qui a toujours été un élément clé de l’équipe de France sur le plan défensif. La transition vers une équipe plus axée sur l’attaque traduit une volonté claire de rénover l’effectif et d’adapter le jeu aux exigences du basket européen actuel. Cette décision ne remet pas en cause la carrière de Ntilikina, mais souligne la pression toujours plus forte à l’approche des grandes échéances internationales.
L’Euro approche à grands pas, et chaque décision compte pour façonner un collectif capable de répondre aux attentes. La réduction du groupe et la mise à l’écart de joueurs expérimentés comme Ntilikina témoignent d’un profond renouvellement au sein de la sélection, à l’image des jeunes pousses qui ont déjà montré leur potentiel durant le stage. Ce mélange d’expérience et de jeunesse pourrait s’avérer décisif dans la quête d’une médaille.
Ce contexte souligne l’importance de la cohésion et de la complémentarité entre les joueurs. Au-delà des individualités, la capacité à évoluer ensemble selon les consignes tactiques sera un facteur clé pour espérer rivaliser avec des franchises comme l’Espagne ou la Lituanie, déjà en préparation à quelques jours du coup d’envoi.
