Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Steve Kerr a traversé les époques du basket en côtoyant certains des plus grands noms de l’histoire. De joueur à entraîneur, son parcours est jalonné de succès et d’expériences uniques aux côtés de légendes. Et lorsqu’il se penche sur les traits communs entre Michael Jordan et Stephen Curry, son analyse prend forcément un poids particulier.
Au fil de sa carrière, Steve Kerr a collectionné neuf titres de champion NBA (joueur et coach), un palmarès rare qui résume à lui seul l’ampleur de son vécu. Aux Chicago Bulls, il a observé Michael Jordan imposer sa loi sur le terrain. Aujourd’hui, il guide Stephen Curry au sein des Warriors, témoin privilégié de son génie offensif et de sa constance au plus haut niveau.
Pour l’entraîneur, rapprocher ces deux figures n’a rien d’anodin. Jordan et Curry se distinguent par des styles radicalement différents, mais leur mentalité est tout aussi redoutable. Kerr estime que leurs approches traduisent deux manières opposées de dominer un adversaire, chacune marquée par une intensité propre.
Deux visions de la domination, un même impact
Interrogé dans un podcast, Kerr a expliqué : « C’est l’état d’esprit le plus incroyable que j’aie jamais vu. Michael avait un état d’esprit similaire, mais plus orienté vers l’envie de détruire l’adversaire, de lui planter un couteau dans le dos et de le tourner. Steph, lui, c’est plus la joie de l’acte de tirer. C’est ce qui rend son jeu si beau à regarder. » Un parallèle qui met en lumière la diversité des chemins menant à la grandeur.
L’ancien meneur des Bulls souligne aussi la confiance inébranlable des deux légendes. Selon lui, Jordan était plus calculateur, imposant sa présence comme un conquérant sûr de sa victoire. Curry, de son côté, s’appuie sur le rythme et l’émotion, laissant son jeu s’exprimer naturellement, porté par l’instant.
Ces visions contrastées se reflètent dans leur manière de gérer la pression. Jordan entrait sur le parquet comme pour revendiquer un territoire, avec un message clair : il allait dominer. Curry, lui, semble se fondre dans le match, laissant chaque tir, chaque passe, chaque mouvement façonner son impact sans discours préalable.
Pour Steve Kerr, cette dualité prouve que le basket ne se résume pas à une seule philosophie. Qu’il s’agisse d’imposer sa volonté par la force ou de sublimer le jeu par la fluidité, le résultat reste le même : marquer son époque. Et sur ce point, Jordan et Curry se rejoignent pleinement dans l’histoire.