Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’âge n’est pas censé être un problème pour une équipe ambitieuse. Pourtant, certaines formations NBA s’apprêtent à relever un défi bien particulier cette saison. À Los Angeles, les Clippers démarrent avec un profil inédit dans l’histoire de la ligue, et les observateurs ne manquent pas de le faire remarquer, parfois avec humour, parfois avec un avertissement à peine voilé.
Avec une moyenne de 33,2 ans, l’effectif des Clippers est le plus âgé jamais vu au départ d’une saison NBA. Une donnée qui amuse autant qu’elle interroge, notamment parmi les fans. Certains estiment déjà que l’organisation risque d’être trop lente ou fragile pour tenir la cadence sur 82 matchs. Kendrick Perkins, ancien joueur devenu analyste, n’a pas résisté à l’envie de taquiner Nicolas Batum (36 ans) et Chris Paul (40 ans), tout en rappelant la réalité de la compétition à venir.
Dans une séquence sur NBA Today, il a lâché avec humour : « Je viens de quitter la maison de retraite après avoir fêté les 90 ans de ma grand-mère, et j’y ai vu Nicolas Batum et Chris Paul. Les vieux, ce sont les Clippers. » Si la blague a fait sourire, Perkins a rapidement précisé que la situation exigeait un départ parfait dès les premières semaines, afin d’éviter un retard au classement difficile à combler.
Une fenêtre de tir très étroite
Perkins a insisté : dans une Conférence Ouest renforcée, les Clippers n’ont pas de marge pour gérer leurs efforts ou accumuler les blessures. Selon lui, Kawhi Leonard et James Harden doivent enchaîner les performances sans pauses prolongées. Les arrivées estivales de Kevin Durant à Houston, de Deandre Ayton aux Lakers ou encore la draft de Cooper Flagg par Dallas compliquent encore la donne. Un départ timide pourrait rapidement condamner Los Angeles à jouer le rattrapage.
« Un seul match peut vous empêcher de participer au play-in pour accéder aux playoffs, ou un seul match peut vous empêcher d’atteindre la sixième place et vous faire participer au play-in. Je pense que cette équipe a besoin de tout le repos possible à la fin de la saison. Elle doit donc se classer parmi les six premières« , selon Perkins.
Jeff Teague partage cet avis : Chris Paul, où qu’il passe, élève le niveau global de son équipe. Les Clippers, en quête d’une dernière danse pour ce noyau de vétérans, devront exploiter cette expérience pour faire la différence dans les moments clés. Leur marge d’erreur est infime, mais leur QI basket collectif pourrait faire la différence en séries.
Si la longévité et l’expérience peuvent être des forces, elles ne pardonnent pas les faux départs. Cette saison, Los Angeles joue sur un fil : enchaîner les succès d’entrée ou risquer de subir la dure loi d’une conférence impitoyable. Leur réponse à ces doutes sera scrutée dès le coup d’envoi.