Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Il y a parfois des classements qui suscitent plus de réactions que d’autres, et celui publié par The Athletic a fait bondir plus d’un observateur. Le média américain a en effet rejoué la Draft 2024 et pris une décision radicale concernant Alex Sarr. Une décision que beaucoup jugent incompréhensible au vu de sa première saison.
Choisi à la deuxième place en juin 2024, Alex Sarr a rapidement trouvé sa place en NBA et a même terminé dans la All-Rookie First Team. Auteur de 12 points, 7 rebonds et 2 contres en moyenne lors de son année de rookie, il a impressionné par sa polyvalence défensive et son aisance balle en main pour un joueur de son gabarit. Pourtant, dans la redraft réalisée par The Athletic, le Français a été éjecté du top 10.
Une décision largement critiquée sur les réseaux. Brett Usher, journaliste américain, a résumé l’avis général : « Descendre ce gamin de la 2e place à une sortie du top 10 alors qu’il a fait First Team All-Rookie et montré tout ce qu’il a montré à 19 ans et 2m13 ne peut être rien d’autre qu’un clickbait grotesque ». Pour lui comme pour beaucoup, les signaux envoyés par Sarr sont bien trop positifs pour le reléguer aussi bas.
Une décision qui divise la communauté NBA
La critique principale portée à l’intérieur français repose sur son efficacité offensive, jugée trop faible pour un pivot. Mais de nombreux fans rappellent qu’il s’agit encore d’un rookie de 19 ans, confronté à un environnement bien plus physique que celui qu’il connaissait avant la NBA. L’un d’eux expliquait ainsi : « Les gens vont toujours pointer son 40% au tir et dire qu’il est mauvais. Mais s’il s’agit d’un rookie de 19 ans qui a déjà montré une palette de skills rare, c’est une critique trop sévère. Il se renforcera physiquement, ce qu’on ne peut pas inventer c’est sa fluidité et sa lecture du jeu ».
Cette analyse met en avant le potentiel unique de Sarr. Mobile, capable de défendre sur plusieurs postes et de créer en attaque, il possède déjà une base de qualités rares pour son âge. Sa marge de progression physique devrait lui permettre de devenir bien plus efficace au fil des années. Pour ses soutiens, le classement de The Athletic ne reflète donc pas la réalité sportive mais plutôt une volonté de provoquer le débat.
Dans une ligue où la patience est souvent mise à rude épreuve, voir un joueur de 19 ans jugé si durement après une première saison prometteuse paraît prématuré. La polémique souligne aussi une tendance plus large : l’envie de comparer trop vite les jeunes talents à des joueurs déjà établis. Si certains veulent déjà classer Sarr en dehors du top 10 de sa Draft, d’autres rappellent que de nombreux intérieurs dominants, comme Giannis Antetokounmpo ou Anthony Davis, ont eux aussi eu besoin de temps pour s’imposer.
Sarr, lui, poursuit son apprentissage sans se soucier des débats extérieurs. Et ses récentes performances, comme un énorme match à Denver ponctué par 34 points, 6 rebonds et 5 passes, montrent qu’il est bien sur la voie d’une progression continue. L’avenir pourrait rapidement donner tort à ceux qui doutent de lui.