Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La préparation des Bleus pour l’Eurobasket a connu un scénario haletant samedi soir face à l’Espagne. Malmenés pendant toute la première mi-temps et comptant jusqu’à 16 points de retard, les joueurs tricolores ont finalement trouvé les ressources pour inverser la tendance. Une victoire arrachée dans la douleur, qui révèle autant leurs forces que leurs faiblesses à quelques jours du début du tournoi.
Pour leur deuxième confrontation en deux jours contre la Roja, les hommes de Frédéric Fauthoux ont d’abord subi l’intensité espagnole. Brouillons en attaque, friables en défense, ils semblaient promis à une lourde défaite à la pause. Mais au retour des vestiaires, le visage montré fut totalement différent, avec une énergie nouvelle et un collectif retrouvé. Ce sursaut a permis à la France de s’imposer 78-73, un succès qui en dit long sur l’état d’esprit actuel du groupe.
Guerschon Yabusele a livré un témoignage fort après la rencontre : « On avait mal commencé, on s’est fait bousculer chez nous, on s’y attendait. À la mi-temps, on s’est dit les choses, on savait qu’il fallait montrer un deuxième visage. On s’est vraiment battus pour revenir ». Le capitaine a insisté sur la solidarité de l’équipe, rappelant que chacun avait apporté sa pierre à l’édifice.
Un groupe jeune mais déjà soudé
Ce sentiment a d’ailleurs été partagé par ses coéquipiers, convaincus d’avoir franchi une étape dans leur progression collective. « Ce n’est pas facile contre une équipe pareille mais on n’a rien lâché et on a joué ensemble. On a tous apporté quelque chose aujourd’hui, c’est une victoire d’équipe », poursuivait Yabusele. Derrière ces propos, on sent l’envie de faire grandir une nouvelle génération tricolore, encore en apprentissage mais déjà animée d’une grande combativité.
Bilal Coulibaly, qui a signé son meilleur match en sélection avec 13 points, a lui aussi souligné les progrès récents : « On commence à se connaître les uns les autres, on joue sur nos qualités, on se trouve très bien et on s’entend tous très bien, c’est simple. À l’Eurobasket, on veut gagner tous les matchs, y aller avec l’état d’esprit de la deuxième mi-temps et surtout commencer plus fort ». Une déclaration ambitieuse qui confirme son rôle grandissant dans l’effectif français.
Pour autant, tout n’est pas rose dans la préparation. Les Bleus devront composer sans Vincent Poirier, victime d’une blessure au genou droit qui le privera du tournoi. Un coup dur pour la rotation intérieure, même si Yabusele a tenu à relativiser : « On a perdu Vincent mais on va jouer ensemble et on va couvrir ce manque. Tout le monde s’entend vraiment bien avec lui, on lui souhaite bonne chance et tout le meilleur pour sa récupération ».
Le dernier test face à la Grèce, programmé le 24 août, sera l’occasion de gommer encore quelques imperfections et de travailler sur les entames de match, véritable point faible mis en évidence contre l’Espagne. Avec un premier duel officiel face à la Belgique le 28 août, la France devra entrer dans la compétition avec une intensité irréprochable.