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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Certains souvenirs d’anciens joueurs NBA permettent de redonner une perspective différente sur des stars passées. C’est ce qu’a récemment fait Josh Powell, ancien intérieur champion avec les Lakers, lorsqu’il a été interrogé sur les plus grands scoreurs qu’il a côtoyés. Et contre toute attente, James Harden n’est pas sorti vainqueur de ce comparatif.
Durant sa carrière de huit saisons en NBA, Powell a eu l’opportunité rare de partager le vestiaire avec plusieurs joueurs d’exception. Du côté de Houston, il a vu de près l’explosion offensive de Harden, l’un des cinq seuls joueurs de l’histoire à avoir tourné à plus de 35 points par match sur une saison. Mais à Los Angeles, il a également côtoyé Kobe Bryant, référence ultime du scoring, ainsi que d’autres arrières redoutés de la ligue comme Monta Ellis, Joe Johnson ou Baron Davis.
Lors d’un entretien avec Scorer’s Society, Powell a été confronté à une question délicate : parmi ces quatre noms, qui avait selon lui le potentiel de scoreur le plus impressionnant avec une liberté totale ? En réfléchissant à haute voix, il a expliqué : « Je pense que c’est injuste parce que Baron avait tellement de choses dans son jeu. Les blessures l’ont freiné. Si le Baron de Charlotte avait pu jouer 15 ans, ce serait une conversation totalement différente. » Pour lui, Davis incarnait un prototype de meneur athlétique capable de dominer par le scoring avant l’heure.
Un choix surprenant qui met en lumière un autre nom oublié
Powell a poursuivi sa réflexion en rendant hommage à Harden et à son incroyable période avec les Rockets, rappelant qu’il avait sans doute livré « l’une des meilleures saisons de l’histoire de la NBA ». Pourtant, malgré ce constat, il a préféré mettre en avant Monta Ellis, joueur sous-estimé à ses yeux : « Monta, la façon dont il allait chercher ses points, c’était incroyable. Il a toujours été un vrai scoreur naturel. Je vais choisir l’outsider, je vais choisir Monta. »
Ellis, qui n’a jamais véritablement été installé comme option numéro un, avait tout de même atteint une moyenne de 25,5 points en 2009-10 avec Golden State. Powell estime qu’avec les mêmes responsabilités que Harden, il aurait pu accomplir des prouesses statistiques semblables, voire plus marquantes encore. Un avis qui rappelle à quel point certains talents offensifs peuvent passer inaperçus face aux stars confirmées.
Ce témoignage vient aussi rappeler que la perception des fans est parfois bien différente de celle des joueurs. Beaucoup voient encore Ellis comme l’arrière sacrifié par les Warriors pour laisser la place à Stephen Curry. Mais pour ses coéquipiers, son apport offensif était bien plus qu’un simple détail d’histoire.
À travers ce regard, Powell a offert un rappel intéressant sur la densité de talents que la NBA a toujours connue. Derrière les grandes figures qui monopolisent les projecteurs, des joueurs comme Monta Ellis ou Baron Davis auraient pu réécrire certaines pages de la ligue avec un contexte plus favorable. Une déclaration qui alimente encore une fois le débat éternel sur ce qu’est réellement un « grand scoreur ».
