Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La franchise de Philadelphie a traversé une saison cauchemardesque, marquée par les blessures et un classement indigne de ses ambitions. Pourtant, la reconstruction a pris un tournant intéressant avec la Draft et quelques mouvements ciblés. Entre jeunesse prometteuse et incertitudes persistantes, l’avenir de l’équipe reste suspendu à un fil.
Avec leur bilan famélique, les Sixers ont terminé à la 13e place de la Conférence Est l’an dernier. Un revers qui leur a tout de même offert la troisième place de la Draft, utilisée pour sélectionner le talentueux V.J. Edgecombe. À cela s’ajoute la venue de Johni Broome au second tour, avec des jeunes qui espèrent se faire une place dans la rotation.
L’organisation a également sécurisé plusieurs vétérans. Kelly Oubre et Andre Drummond ont activé leurs options, tandis qu’Eric Gordon et ont été prolongés. Avant la reprise, la franchise espère encore boucler le retour de Quentin Grimes, mais rien n’est acquis. Après tout, le gros doute concerne les stars et le risque de blessure.
Sixers : un équilibre fragile entre présent et futur
David Aldridge, journaliste pour The Athletic, a classé l’intersaison des Sixers à la 16e place de son évaluation globale. Selon lui, « on peut clairement voir un squelette post-Embiid prendre forme à Philadelphie, avec McCain, Maxey et Edgecombe qui pourraient devenir un trio très divertissant dans les prochaines années. Pour l’instant, la franchise espère toujours que le pivot de 31 ans parvienne à se remettre après avoir été écarté les sept dernières semaines de la saison régulière afin de soigner son ménisque. » Des propos qui traduisent à la fois l’espoir d’un avenir florissant et la crainte d’un présent miné par les blessures.
La santé de Joel Embiid reste un sujet central. Le MVP 2023 n’a disputé que 58 rencontres de saison régulière sur les deux derniers exercices, principalement en raison de problèmes persistants au genou gauche. Son contrat le lie à Philadelphie jusqu’en 2029, avec une player option de 67,2 millions de dollars pour la dernière année. Tant que ces soucis physiques ne seront pas derrière lui, les ambitions collectives resteront fragiles.
Depuis l’ère Embiid, les Sixers ont multiplié les bonnes saisons régulières, mais la franchise n’a toujours pas atteint les finales de conférence depuis plus de 20 ans. Ce blocage historique pèse lourdement, et nourrit les interrogations sur la capacité de cette génération à franchir un cap malgré un effectif de haut niveau. La venue de Paul George devait être bénéfique, mais elle a largement pénalisé ce roster.
Le classement moyen de leur intersaison illustre bien cette dualité : les Sixers possèdent les armes pour briller, mais leur destin repose sur un fil, celui de la santé de leurs leaders. Si Embiid parvient enfin à enchaîner, l’organisation pourrait redevenir une menace crédible. Dans le cas contraire, les promesses de la jeunesse deviendront peut-être l’unique horizon d’espoir pour les supporters de Philadelphie.