Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’avenir d’une superstar peut parfois bouleverser tout l’équilibre d’une conférence. À Houston, une question plane désormais avec insistance : Kevin Durant acceptera-t-il de prolonger son bail avec la franchise texane avant l’ouverture de la saison 2025-26 ? Le suspense intrigue autant les observateurs que les supporters.
Arrivé en juin dernier dans un gigantesque échange à sept équipes, Durant a immédiatement transformé le visage des Rockets. La franchise sortait d’une saison régulière solide conclue à la deuxième place, mais stoppée net par Golden State au premier tour des playoffs après une série usante en sept manches. Avec l’ancien MVP des Finales, Houston est passé dans une nouvelle dimension et s’affiche désormais comme un candidat crédible pour titiller les cadors.
Le deal qui a fait venir Durant a été aussi retentissant que complexe. Phoenix s’est séparé de sa star contre le 10e choix de draft, devenu le pivot Khaman Maluach, cinq seconds tours, Jalen Green et Dillon Brooks. L’opération a ensuite été intégrée dans une transaction monumentale incluant Lakers, Warriors, Timberwolves, Nets et Hawks. De quoi marquer l’histoire de la NBA. Selon Brian Windhorst, « Durant avait déjà laissé entendre qu’il était ouvert à une extension en citant Houston parmi ses destinations préférées cet été ».
Un pari risqué mais assumé par Houston
Depuis son arrivée, le double champion NBA a su rassurer en s’intégrant à un noyau déjà prometteur. Aux côtés d’Alperen Sengun, de Jabari Smith Jr., d’Amen Thompson, Durant forme une base mêlant jeunesse et expérience. Le front office a même profité de l’effet d’attraction pour attirer Dorian Finney-Smith, Clint Capela et Josh Okogie, tout en conservant des cadres comme Fred VanVleet ou Jae’Sean Tate. Les ambitions sont claires : rivaliser avec les meilleures forces de l’Ouest dès cette saison.
La question demeure toutefois financière et stratégique. À 37 ans en septembre, Durant reste un joueur d’élite, mais plus forcément un “franchise player” autour duquel tout s’articule. Toujours selon Windhorst, « Houston et KD ont déjà discuté d’une prolongation, et les deux parties devraient trouver un accord avant la free agency ». Le journaliste précise toutefois qu’un compromis sera nécessaire : un contrat moins massif que par le passé, mais garantissant à Durant stabilité et rôle majeur.
Pour Houston, accepter de prolonger un vétéran à ce stade de sa carrière est un pari mesuré. L’impact immédiat de Durant, capable d’assumer les gros matchs et de soulager la jeune garde, compense les risques liés à l’âge. Mais la franchise devra veiller à maintenir son équilibre salarial, notamment avec plusieurs jeunes talents susceptibles de demander des extensions dans les prochaines années.
La saison 2025-26 s’annonce donc comme un tournant. Si Houston réussit son pari avec Durant, la franchise pourrait bien s’installer durablement parmi l’élite. Mais si la greffe ne prend pas, le feuilleton de son avenir reviendra au premier plan, avec toutes les incertitudes qu’un tel nom suscite encore aujourd’hui.