Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’histoire entre Stephen A. Smith et Kevin Durant a longtemps ressemblé à un feuilleton sans fin. Entre critiques publiques, piques sur les réseaux sociaux et tensions ouvertes, la relation entre le journaliste et la superstar NBA a souvent été marquée par le conflit. Pourtant, cet été, le ton a changé et une forme de respect inattendue semble avoir émergé.
Le tournant s’est produit avec l’arrivée de Kevin Durant aux Houston Rockets, un transfert qui a bouleversé l’équilibre de la conférence Ouest. Dans une équipe jeune et pleine de promesses, il manquait une figure capable de conclure les matchs dans les moments décisifs. En s’installant au Texas, Durant a offert aux Rockets cette pièce maîtresse tant recherchée.
Même Stephen A. Smith, longtemps critique virulent, a surpris en revoyant son jugement. « Maintenant, il peut être insultant et parfois émotionnel… ça n’a pas d’importance. C’est en réalité un chic type, et il reste l’un des plus grands joueurs de l’histoire. Ce frère est une machine à marquer. Tout ce qui manquait à Houston, c’était une vraie option numéro un. Un finisseur… Et s’ils obtiennent ça de lui régulièrement, ce dont je ne doute pas, Houston peut viser le titre, qu’on ne s’y trompe pas », a-t-il expliqué. Ces propos marquent un changement radical dans sa perception de Durant.
Une pièce manquante pour Houston
La saison dernière avait déjà mis en lumière les limites des Rockets. Avec un noyau jeune composé d’Alperen Sengun, Jabari Smith Jr., Jalen Green et Amen Thompson, la franchise a montré d’immenses qualités, mais aussi une faiblesse évidente : personne n’assumait le rôle de leader offensif dans les fins de match serrés. Les occasions perdues en quatrième quart-temps se sont multipliées, faute d’un joueur capable de réclamer le ballon et de faire la différence.
Durant, désormais dans la deuxième partie de sa carrière, incarne ce profil manquant. Fort de son expérience, il connaît les exigences du très haut niveau, mais aussi les échecs qui forgent la maturité. À Golden State, il a brillé dans une organisation taillée pour le titre. À Brooklyn et Phoenix, il a affronté des turbulences qu’il n’a pas su totalement surmonter. Houston lui offre une nouvelle dynamique : celle d’un vétéran capable de guider sans écraser, de conclure sans monopoliser.
Pour les Rockets, la venue de Durant n’est pas une révolution mais un ajustement majeur. Ils ne le voient pas comme un sauveur isolé, mais comme un catalyseur pour accélérer la progression de leur jeune noyau. L’objectif n’est pas de lui confier toutes les responsabilités, mais de l’intégrer comme le dernier maillon d’une équipe déjà ambitieuse. Dans cette optique, le mariage semble prometteur.
Si le pari fonctionne, Houston pourrait bien s’imposer comme l’une des surprises de la saison à venir. En combinant l’énergie de sa jeunesse et la force tranquille d’un Durant en quête de reconnaissance nouvelle, la franchise détient les clés pour franchir un cap. Même Stephen A. Smith, autrefois l’un de ses plus farouches détracteurs, semble désormais convaincu que le mariage peut déboucher sur un véritable candidat au titre.