Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le rendez-vous approche et l’attente se fait pesante. Dans les travées grecques, on murmure qu’il s’agit peut-être du dernier grand rendez-vous d’une génération qui a tant promis sans jamais concrétiser à l’occasion de l’EuroBasket. Entre espoirs, pressions et réalités chiffrées, l’avenir de l’équipe nationale dépend encore et toujours d’un seul homme : Giannis Antetokounmpo.
Depuis son retour avec la sélection (après l’autorisation donnée des Bucks), le double MVP NBA reste la pièce centrale d’un projet qui cherche désespérément une médaille depuis 2009. L’élimination frustrante de 2022, malgré un parcours parfait en phase de groupes, a laissé des traces profondes. Désormais entouré de Kostas Papanikolaou et de Kostas Sloukas, deux vétérans de 35 ans qui vivent sans doute leur ultime EuroBasket, Giannis sait que le temps joue contre lui et contre son équipe.
Les médias spécialisés n’ont d’ailleurs pas hésité à tirer la sonnette d’alarme. Comme le résume un rapport, « Cette énergie peut aussi aider Giannis à délivrer, car la jeune génération qui arrive derrière le duo de vétérans n’a pas les mêmes références ni la même expérience. Après 2025, il y a de fortes chances que la Grèce et Giannis doivent affronter l’avenir avec un sérieux désavantage en termes de talent ». Une analyse lucide qui explique pourquoi EuroBasket 2025 est perçu comme un tournant historique.
Un dernier coup de dés pour une génération en fin de cycle
Les statistiques renforcent cette impression d’urgence. À peine 2,3 % des experts voient la Grèce décrocher le titre, très loin derrière la Serbie (73,1 %). Plus inquiétant encore, seulement 13,1 % des observateurs s’attendent à les voir sur le podium. Ces chiffres mettent en lumière une dépendance extrême à Giannis, capable de performances individuelles hors norme.
Mais derrière les mots et les belles intentions, la Grèce doit affronter des défis structurels. Le manque de relève, les contraintes spécifiques du jeu FIBA et l’usure naturelle des cadres pèsent lourd. Même si Giannis est encore capable de renverser des montagnes, il ne peut pas tout porter éternellement. Le danger est réel : celui de voir la sélection s’effondrer dans une transition mal préparée et de disparaître des radars européens pour une décennie.
Pour Giannis, ce tournoi est donc plus qu’une compétition : c’est un héritage à défendre. S’il parvenait à mener la Grèce sur le podium, il graverait un peu plus son nom dans l’histoire de son pays. Dans le cas contraire, l’ombre de l’échec collectif continuerait de planer, malgré sa grandeur individuelle. Et pour les supporters hellènes, ce serait une crainte confirmée.
La question reste ouverte et passionne déjà : Giannis peut-il encore inverser le cours du destin de son équipe nationale ? Les prochains mois diront si cette épopée s’écrit comme une renaissance ou comme un baroud d’honneur, mais une chose est sûre : l’EuroBasket 2025 sera un moment charnière pour l’histoire du basket grec.