Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Parfois, les comparaisons entre deux légendes NBA divisent les avis. Les débats sur Stephen Curry et Kyrie Irving en sont le parfait exemple. Deux génies offensifs, deux maîtres du dribble et de la création, qui entreront presque assurément au Hall of Fame une fois leur carrière terminée. Mais pour certains anciens joueurs, l’un d’eux se démarque clairement lorsqu’il s’agit de savoir lequel est le plus difficile à défendre.
Au cours des dernières années, Curry et Irving ont marqué la ligue de leur empreinte. Le meneur des Warriors a révolutionné le jeu avec sa précision extérieure et son déplacement incessant sans ballon. De son côté, l’ancien champion avec Cleveland s’est forgé une réputation de magicien du dribble, capable d’éliminer n’importe quel défenseur grâce à sa créativité balle en main. Deux profils différents, mais tout aussi redoutables sur un parquet.
L’ancien All-Star Jeff Teague a récemment livré son avis sur la question dans son podcast Club 520. Selon lui, Curry serait un cauchemar encore plus grand pour les défenseurs que Kyrie. « Au moins, tu sais où va être Kyrie. Tu vas le retrouver à ce niveau, et il va t’isoler. Mais avec Steph, si tu regardes d’un côté, il est déjà parti de l’autre. Tu dois le rattraper. C’est plus dur de défendre ces joueurs-là parce que tu dois contourner tellement d’écrans. Tu te fais constamment percuter. Les joueurs d’iso, c’est juste toi et lui », a expliqué Teague.
Un style qui a changé le jeu moderne
Ces propos mettent en lumière la singularité de Curry. Sa capacité à bouger sans relâche, à utiliser les écrans et à punir la moindre erreur défensive en fait une menace permanente. C’est exactement ce style qui lui a permis de décrocher deux titres de MVP et de mener Golden State à quatre championnats. Les défenses adverses doivent rester vigilantes chaque seconde, sous peine de le voir libérer un tir à trois points décisif.
De son côté, Kyrie Irving reste considéré comme l’un des plus grands manieurs de ballon de l’histoire. Sa vitesse d’exécution, ses changements de direction et sa finition spectaculaire près du cercle continuent de fasciner. Si Curry force les défenses à se réorganiser en permanence, Irving, lui, mise sur la créativité individuelle pour briser les lignes adverses et créer l’irrémédiable décalage.
Ce débat illustre surtout deux visions du jeu différentes. L’un capitalise sur le mouvement collectif et l’efficacité extérieure, l’autre sur l’art du un-contre-un et la virtuosité technique. Dans les deux cas, les défenseurs adverses n’ont jamais de répit et doivent adapter leur stratégie en conséquence.
Jeff Teague a tranché en faveur de Curry, mais le fait que la question divise prouve à quel point Irving reste lui aussi une référence incontournable. Entre la fluidité meurtrière de l’un et l’élégance technique de l’autre, la NBA n’a peut-être jamais connu deux meneurs aussi différents et complémentaires dans leur génie. Leur héritage, déjà immense, continuera d’alimenter les débats pour les décennies à venir.