Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’arrivée d’un rookie est toujours une étape particulière pour une franchise, surtout lorsqu’elle traverse une saison compliquée. À Philadelphie, Jared McCain a eu droit à une première année mouvementée, entre promesses aperçues et coup d’arrêt brutal. Derrière cette expérience écourtée, le jeune joueur a tout de même pu découvrir un univers riche en apprentissages, notamment grâce à la présence de Joel Embiid.
Sélectionné en 16e position de la Draft 2024, l’ancien de Duke avait impressionné dès ses débuts. En seulement neuf matchs, il s’était déjà offert une prestation à 27 points, de quoi séduire immédiatement les fans des Sixers. Mais la saison de McCain a vite basculé en décembre, lorsqu’une déchirure du ménisque est venue stopper net son ascension. Un coup dur pour lui comme pour l’organisation, déjà minée par les blessures.
Malgré tout, le meneur de 21 ans a trouvé une manière de rester impliqué. Proche de ses coéquipiers, il a notamment noué un lien fort avec le pivot camerounais. « Je pense que quand on arrive comme rookie, on ne sait jamais comment les superstars vont réagir. Beaucoup avaient une certaine image de moi à cause des réseaux sociaux, pas toujours la meilleure. Mais avec lui, il a été beaucoup plus cool que ce que j’imaginais », a-t-il raconté, décrivant un Embiid loin des clichés véhiculés par les médias.
Une relation mentor-élève qui s’est vite installée
Blessé, McCain a passé beaucoup de temps sur le banc, l’occasion parfaite pour échanger avec le MVP 2023. « Pour moi, il a été un grand mentor. Je lui parlais souvent quand j’étais sur le banc, quand je ne jouais pas. C’est une bonne personne et il m’a beaucoup appris », confiait-il. Cette proximité a permis au rookie de mieux comprendre l’envers du décor, mais aussi d’observer de près la manière dont Embiid influe sur la vie du vestiaire.
Ces derniers mois, certains observateurs se sont interrogés sur la capacité d’Embiid à être un leader vocal. Mais pour McCain, la question ne se pose pas : la simple aura du Camerounais suffit à élever le niveau de ses coéquipiers. « Parfois, c’est vocal, parfois ce sont juste ses actions. Quand il entre dans la salle, l’énergie change immédiatement. Les joueurs veulent l’impressionner, et quand il est sur le terrain, tout le monde élève son niveau. C’est ça, sa vraie force », explique-t-il.
Pour un jeune joueur comme McCain, évoluer aux côtés d’un tel modèle représente une opportunité unique. L’expérience d’Embiid, marqué par neuf saisons NBA et un titre de MVP, constitue un socle solide pour un rookie qui souhaite progresser rapidement. Plus qu’un simple coéquipier, le pivot est devenu une sorte de guide, dont l’influence dépasse largement les seules statistiques.
Aujourd’hui, le meneur n’a qu’un souhait : voir son aîné retrouver une pleine santé afin d’écrire une nouvelle page avec lui. L’importance d’Embiid est réelle en Pennsylvanie, ainsi que le rôle crucial qu’il jouera dans la progression du jeune McCain et dans les ambitions des Sixers dans les années à venir.