Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Il y a des compétitions qui transcendent les simples enjeux sportifs. Pour la Grèce, ce nouvel EuroBasket a une résonance particulière : un parfum d’histoire, de revanche et d’espoir. Entre la présence de Giannis Antetokounmpo et le retour de Vassilis Spanoulis, la sélection hellénique se présente avec ambition, mais aussi avec l’exigence de gérer au mieux ses forces dans un tournoi relevé.
Dès la conférence de presse d’avant-tournoi, Spanoulis a mis fin aux interrogations sur l’utilisation de sa star. Alors que certains imaginaient Giannis Antetokounmpo ménagé lors de rencontres plus abordables, le coach a balayé toute ambiguïté (via Eurohoops) : « Giannis peut jouer autant que je veux qu’il joue, nous sommes désormais dans les matchs officiels et il n’y a plus aucune limitation ». Une déclaration qui confirme la volonté de la Grèce d’aligner son joueur majeur dans toutes les échéances importantes.
Le capitaine Kostas Papanikolaou a de son côté insisté sur le rôle de leader grandissant de l’ailier des Bucks. Selon lui, la star NBA dépasse le simple cadre statistique : « C’est l’un des meilleurs joueurs du monde, il est incroyable. Sa présence et la manière dont il traite ses coéquipiers, son accessibilité, tout cela fait de lui un vrai leader. Il s’adresse à tout le monde, aide chacun, et s’assure que tous savent ce qu’ils ont à faire. Il est plus vocal que lors de ses premières années avec la sélection, et cela rend l’équipe plus efficace ».
Une équipe qui veut monter d’un cran
Spanoulis n’a pas manqué de confirmer cette impression, soulignant la maturité croissante de son joueur vedette. « Je suis d’accord avec Kostas, Giannis est plus vocal cette année. Il reste très humble pour son statut et le type de joueur qu’il est, et cela dépasse le terrain. Il veut gagner, il veut amener cette équipe plus haut. Il sait écouter, mais aussi guider l’équipe à sa manière », a expliqué l’ancien meneur, devenu sélectionneur.
Le facteur environnemental pourrait également jouer en faveur des Grecs. Interrogé sur la présence des supporters en terres chypriotes, Papanikolaou a exprimé son espoir d’un soutien massif : « Nous espérons que oui, nous savons que la salle sera de notre côté. Nous voulons aussi jouer pour eux, leur donner de la joie, leur offrir quelque chose à célébrer ». Une communion attendue qui pourrait renforcer la détermination des joueurs sur le parquet.
Vingt ans après le sacre de 2005, Spanoulis, qui en était déjà un acteur, a mesuré la portée de ce nouveau défi. « C’était des moments incroyables, et aujourd’hui nous avons de nouveau la chance de courir après nos rêves. Mais il faut avancer pas à pas, match après match, en commençant par l’Italie. Dans ces tournois, il ne s’agit pas seulement de tactique, mais d’être présent quand cela compte, et nos gars ont un grand cœur », a-t-il confié. Une façon de rappeler que l’état d’esprit pourrait être le facteur décisif.
Entre l’envie de marquer l’histoire à nouveau et la nécessité de franchir chaque obstacle avec sérieux, la Grèce entame ce championnat avec un équilibre subtil entre ambition et humilité. Giannis et ses coéquipiers portent l’espoir d’un peuple, guidés par l’expérience d’un entraîneur qui sait ce que signifie atteindre le sommet.