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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Un parfum de crise semble planer sur la baie, là où l’équilibre fragile entre ambitions immédiates et avenir prometteur est plus que jamais remis en question. Entre jeunes talents frustrés et vétérans installés, la tension grimpe au sein des Warriors.
Depuis l’arrivée de Jimmy Butler, la hiérarchie a été bousculée à Golden State, et Jonathan Kuminga en est le premier impacté. Le jeune ailier, jusque-là perçu comme l’un des moteurs de l’avenir de la franchise, a vu ses minutes s’effriter au profit de l’ancien All-Star. Son temps de jeu est passé de 26 à 20,8 minutes par match, conséquence directe de la décision de Steve Kerr de réduire son rôle dans les rotations principales.
Dans ce climat pesant, Brandin Podziemski a choisi de prendre la parole publiquement pour défendre son coéquipier. Sur les ondes de 95.7 The Game, il a assuré : « Peu importe comment la situation de JK se résout, cela ne change pas la manière dont nous le voyons en tant que personne et joueur. Évidemment, nous voulons tous qu’il reste à Golden State. Cela ne change rien. » Un soutien qui illustre à la fois la solidarité entre les jeunes du groupe et leur sentiment d’injustice face aux choix de la direction.
Un vestiaire coupé entre présent et avenir
Les déclarations de Podziemski trahissent un malaise plus profond : celui d’un fossé qui se creuse entre la nouvelle génération et une direction tournée vers une fenêtre de titre qui se referme. Le choix de privilégier Stephen Curry, Butler, Draymond Green et d’autres cadres réduit la marge d’évolution de Kuminga, pourtant considéré comme un joueur clé du futur. Steve Kerr n’a pas aidé à apaiser les débats en admettant que « la ligne avec Jimmy, Draymond et JK ne fonctionne pas », légitimant ainsi la réduction des responsabilités de l’ailier.
À cela s’ajoute un problème contractuel qui cristallise la frustration. Le front office a proposé un deal de deux ans à 45 millions de dollars, dont une option d’équipe, et exigeait que Kuminga renonce à une forme de veto implicite en cas de transfert. Son clan a refusé. Pour l’heure, Kuminga reste lié à une qualifying offer de 7,9 millions déposée fin juin.
Si rien ne change, le risque est double : voir Kuminga partir sous d’autres horizons, mais aussi accentuer la fracture au sein d’un groupe déjà fragilisé par la pression des résultats. Les Warriors n’ont que quelques semaines pour clarifier la situation avant le début de saison, sous peine de voir ce feuilleton en véritable séisme.
Pire encore, chaque match sans solution pourrait transformer le dossier Kuminga en feuilleton permanent. Dans une conférence Ouest toujours plus compétitive, la moindre fissure interne peut coûter cher, et Golden State le sait mieux que quiconque. La balle est désormais dans le camp de la franchise, à elle de décider si elle veut préserver son avenir ou s’accrocher encore à son glorieux passé.
