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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’intersaison des Warriors avance à pas lents, marquée par une attente qui pourrait bien influencer leurs prochains choix. Alors que d’autres franchises finalisent déjà leurs effectifs avant le camp d’entraînement, Golden State préfère temporiser et garder ses options ouvertes. Mais cette stratégie pourrait également leur coûter certaines opportunités intéressantes.
La situation aux Warriors est largement liée au dossier Jonathan Kuminga, toujours en négociation de contrat. Tant que l’avenir du joueur n’est pas clarifié, l’organisation semble réticente à s’engager sur de nouveaux renforts. Pourtant, plusieurs profils ont déjà été mentionnés dans leur viseur, comme Al Horford, Gary Payton II, De’Anthony Melton ou encore Seth Curry, autant de joueurs qui pourraient renforcer la rotation.
Dans ce contexte d’attente, un autre nom inattendu est apparu : celui de Ben Simmons. L’ancien All-Star de 29 ans, longtemps considéré comme l’un des talents les plus prometteurs de la ligue, reste aujourd’hui un pari risqué. Comme l’a souligné Danny Emerman dans The San Francisco Standard, « Simmons a encore du talent et reste un défenseur d’élite, mais il ne veut vraiment, vraiment pas tirer — ne vous laissez pas berner par les vidéos d’entraînement estivales — ni aller sur la ligne des lancers francs. Cela rend son intégration compliquée partout, et Golden State n’échappe pas à la règle. »
Un profil défensif séduisant mais un risque certain
La question de la compatibilité est centrale. Avec Draymond Green et potentiellement Kuminga déjà présents, l’ajout de Simmons poserait de sérieux problèmes de spacing offensif. Dans une équipe qui vit en grande partie de son adresse extérieure autour de Stephen Curry et maintenant Buddy Hield, la présence simultanée de plusieurs non-shooters pourrait étouffer la fluidité du jeu. Même si Simmons peut évoluer comme pivot mobile dans un schéma small-ball, il reste un joueur très limité offensivement.
Malgré ces contraintes, l’Australien conserve des atouts indéniables. Il reste un défenseur polyvalent capable de prendre plusieurs positions, avec une vision de jeu et un sens de la passe toujours précieux. Son passé rappelle aussi ses qualités au rebond et en transition, deux aspects qui pourraient soulager Curry et dynamiser la rotation des Warriors s’il parvenait à retrouver du rythme.
Mais la réalité est moins encourageante. Depuis quatre saisons, Simmons n’a disputé que 108 matchs de saison régulière, miné par les blessures et une confiance vacillante. Pire encore, il n’a plus franchi la barre des 60 matchs joués en une année depuis la saison 2018-2019, un signe inquiétant sur sa capacité à s’imposer durablement. Son profil de joueur fragile rendrait tout investissement sur lui particulièrement risqué pour Golden State.
Les meilleures années de Simmons semblent désormais derrière lui, ce qui explique pourquoi son nom divise autant. Entre ce qu’il pourrait encore apporter défensivement et la lourde incertitude de son rendement, les Warriors devront trancher avec prudence. Et si la franchise veut maximiser les dernières saisons de Stephen Curry au plus haut niveau, il est probable qu’elle privilégie d’autres options plus sûres dans les semaines à venir.
