Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Ce samedi après-midi, l’équipe de France s’apprête à croiser l’une des menaces les plus redoutées de la compétition. Le rendez-vous est fixé à 17h pour un duel au sommet avec la Slovénie de Luka Doncic, métamorphosé physiquement et plus affûté que jamais. Une rencontre qui intrigue, tant le talent du meneur slovène semble parfois impossible à contenir.
Derrière les sourires et la sérénité affichée, les Bleus savent qu’ils devront répondre collectivement à ce défi hors norme. Zaccharie Risacher, arrivé en NBA il y a un an et déjà impliqué dans la mission défensive, n’a pas mâché ses mots. Pour lui, l’essentiel sera d’éviter de tomber dans le piège de la peur et de garder une approche rationnelle. Ce sera l’une des clés d’un match où chaque possession comptera face à un génie de la balle orange.
Interrogé à la veille du choc, le numéro 1 de la Draft a tenu à calmer toute notion d’appréhension. « Ce serait une bêtise de dire qu’on craint Luka Doncic », a-t-il lancé avant d’ajouter que seule une réponse collective pouvait ralentir l’élan slovène. Ce message résonne dans un groupe où chacun connaît son rôle, et où l’enjeu sera de transformer l’intensité défensive en opportunités offensives.
Un plan anti-Doncic en préparation
Le sélectionneur Frédéric Fauthoux ne cache pas l’ampleur de la tâche qui attend ses hommes. Pour lui, le défi est inédit, presque irréaliste, mais loin d’être insurmontable. « Je n’ai pas encore vu quelqu’un dans le monde qui était capable de l’arrêter, donc si t’as la clef, tu me la donnes », a-t-il plaisanté avant de préciser que l’objectif serait surtout de limiter son efficacité et d’user le meneur au fil du match. Il rajoute : « C’est possible qu’on fasse des choses particulières contre lui. Est-ce qu’on va le laisser marquer ses points plutôt que de s’acharner sur lui? On a notre idée, on va la tester demain. »
Elie Okobo, déjà présent lors de l’EuroBasket 2022 quand Doncic avait infligé 47 points à la France, se souvient trop bien de ce précédent. Pour lui, il ne s’agit pas de tomber dans le piège du duel individuel, mais de mettre en place une pression constante et fatigante. « Il va falloir défendre à cinq sur le terrain et lui rendre la tâche difficile pendant 40 minutes », a-t-il prévenu, insistant sur la nécessité d’épuiser la star slovène pour forcer des erreurs fatales.
Dans cet état d’esprit, Bilal Coulibaly pourrait jouer un rôle central. Réputé pour ses qualités de défenseur acharné, l’arrière des Wizards attend ce test avec impatience. S’il admet que Doncic sera « sûrement plus agile » grâce à sa métamorphose physique, il assure avoir hâte de se mesurer à un tel talent. La jeunesse française compte sur sa combativité pour gêner un adversaire habitué à dicter le tempo des rencontres.
Ce duel France–Slovénie promet donc une intensité rare et un véritable bras de fer tactique. Au-delà des schémas, c’est surtout la capacité des Bleus à rester solidaires et disciplinés qui pourrait faire la différence. Réussir à contenir, même partiellement, l’un des trois meilleurs joueurs du monde serait déjà un signe fort envoyé à toute l’Europe.