Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La soirée des Bleus face à la Slovénie a été marquée par un visage inattendu. Alors que beaucoup attendaient Luka Doncic comme principal acteur du spectacle, c’est Sylvain Francisco qui a fait chavirer la rencontre. De quoi lui valoir les louanges de Frédéric Fauthoux.
Sylvain Francisco, jusque-là souvent perçu comme un facteur X plus qu’un véritable leader offensif, a assumé une responsabilité totale dans ce duel. Son agressivité balle en main et son audace pour attaquer le cercle ont déséquilibré une défense slovène pourtant en place pendant trois quarts-temps. Ce basculement a offert aux Bleus une victoire (103-95) qui comptera dans la suite de la compétition de cet EuroBasket.
Après la rencontre, Frédéric Fauthoux n’a pas manqué de mettre en avant la performance de son joueur (propos via BeBasket). « Sylvain a fait un gros match. Mais vu le jeu qu’on propose, demain ça sera sûrement un autre. On voit encore que tout le monde apporte quelque chose à un moment donné », a souligné le sélectionneur, insistant sur la capacité de l’effectif à se partager les responsabilités au fil des rencontres.
Un meneur décisif, mais porté par le collectif
Le technicien a également insisté sur l’importance du travail collectif qui a permis à Francisco d’évoluer dans les meilleures conditions. « Un joueur peut marquer autant, mais si les quatre autres sont dans les bons espaces, c’est ce qui lui permet d’avoir accès au panier. Collectivement, les autres ont été très bien aussi », a expliqué Fauthoux. Derrière les éclats individuels, c’est bien l’organisation générale et le respect des consignes qui ont façonné ce succès.
Un autre épisode a attiré l’attention en fin de rencontre : le dernier panier inscrit par Francisco, malgré une victoire déjà acquise. L’action a provoqué un début de polémique, certains estimant que le meneur aurait pu simplement laisser s’écouler les dernières secondes, surtout après avoir salué Doncic. Mais Fauthoux a tenu à dédramatiser la situation, rappelant le contexte particulier de la compétition. « On en a parlé en tout début de compétition. Surtout les gens dans le staff qui ont l’expérience de ces compétitions-là. Parce qu’on ne sait pas ce qui va se passer demain et mardi. On peut se retrouver à égalité à trois avec certaines équipes. Donc chaque point aura son importance », a-t-il précisé.
Ces explications replacent l’action dans une logique plus large, où le différentiel de points peut devenir un critère décisif en phase de groupes. Loin d’un geste inutile ou irrespectueux, l’initiative de Francisco traduit une volonté de maximiser les chances des Bleus en cas de scénario serré. Sa seule erreur ? Sans doute d’avoir serré la main de Doncic.
Pour Francisco, cette soirée restera déjà comme un moment fort de sa jeune histoire en sélection. Capable d’assumer un rôle central face à une équipe de haut niveau, il a gagné en légitimité et s’est offert une confiance précieuse pour la suite du tournoi. Si le collectif reste au cœur du discours de Fauthoux, l’émergence d’un tel leader offensif pourrait bien être l’un des tournants majeurs de l’aventure française.