Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le marché des agents libres réserve parfois des surprises, mais certains dossiers interpellent plus que d’autres. Alors que la rentrée approche, deux noms bien connus du paysage NBA pourraient débuter l’automne sans franchise. Une situation difficile à imaginer il y a encore quelques années, et qui en dit long sur l’évolution de la ligue.
Ben Simmons et Russell Westbrook, deux joueurs capables de belles choses, se retrouvent dans une position inattendue. Le premier a été choisi numéro 1 de la Draft, le second est promis au Hall of Fame. Pourtant, leur avenir semble aujourd’hui suspendu, comme si le temps avait rattrapé des trajectoires autrefois indiscutables.
Certains observateurs estiment que leur profil ne justifie plus un gros investissement. « J’aime les deux joueurs et je pense qu’ils peuvent encore aider une équipe. Mais honnêtement, plus rien au-delà d’un contrat minimum. Aujourd’hui, ils sont limités dans ce qu’ils peuvent réellement apporter », expliquait un recruteur de la ligue. Une déclaration révélatrice d’un changement de perception radical pour deux stars encore récemment incontournables.
Une réalité dure à accepter pour deux anciens piliers
La question financière joue un rôle central dans cette situation. Simmons comme Westbrook espéreraient décrocher mieux qu’un simple salaire minimum, mais les franchises n’ont plus la volonté de miser gros sur eux. « Ce n’est plus 2017 ou 2019. Si Westbrook ou Simmons restent sans contrat, ce n’est pas dramatique. Des jeunes avec un profil similaire sont disponibles pour moins cher. Avec Simmons, certains défauts ne disparaîtront jamais, alors pourquoi ne pas donner une chance à d’autres joueurs ? », analysait un autre scout.
Le temps semble désormais peser contre eux. Si Westbrook conserve une énergie et un leadership indéniables, son efficacité offensive interroge dans un NBA où le spacing est devenu essentiel. Simmons, lui, reste prisonnier de ses difficultés au tir et de ses blessures récurrentes, ce qui réduit considérablement son attractivité. L’attente pourrait ainsi se prolonger plusieurs mois avant une éventuelle opportunité.
Pour autant, tout espoir n’est pas perdu. Les équipes connaissent la valeur d’expérience que ces vétérans peuvent apporter en sortie de banc, voire dans un rôle limité mais spécifique. Certains analystes misent sur une signature plus tardive, à mesure que la saison avancera et que des besoins imprévus apparaîtront dans les effectifs. « Je doute qu’ils restent sans contrat au-delà de décembre ou janvier. Mais il faudra sans doute attendre jusque-là, car personne n’est pressé de les engager », ajoutait le premier recruteur.
Le destin de Simmons et Westbrook dépend donc autant de la patience des organisations que de leur volonté de revoir leurs exigences salariales. Car si leur carrière n’est pas encore officiellement terminée, les opportunités au sommet ne semblent plus d’actualité. Les prochains mois pourraient alors ressembler à un test de résilience, une étape obligée pour deux vétérans confrontés à la dure réalité du déclin sportif.