Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les plus grandes épopées sportives ne se racontent jamais comme un long fleuve tranquille. Derrière les sourires et les célébrations, il y a parfois des tensions, des non-dits et des moments durs à digérer. Klay Thompson, figure emblématique des Warriors, en a récemment donné une preuve saisissante en revenant sur les coulisses de la dynastie californienne.
Interrogé sur son passage à Golden State, l’arrière a reconnu que la quête de titres n’avait pas toujours été synonyme d’harmonie. Au contraire, les exigences de la victoire avaient souvent provoqué des étincelles au sein du vestiaire. Un témoignage rare qui rappelle que le succès ne se construit pas seulement sur le talent ou la complicité, mais aussi sur la capacité à surmonter les frictions internes.
Klay a ainsi expliqué avec franchise : « Il y a eu beaucoup d’accrochages, beaucoup de mots durs et des sentiments blessés. Mais au bout du compte, nous savons que nous voulons juste gagner. Et quand vous levez une bannière, vous pouvez passer outre tout ce que vous avez traversé en tant que frères ». Ces mots résument bien l’essence de la réussite des Warriors et l’état d’esprit qui a permis d’accumuler les bagues.
Une dynastie forgée dans la douleur autant que dans la gloire
L’arrière a poursuivi son témoignage en évoquant la réalité de la compétition au quotidien : « Il y a eu des moments de friction, que ce soit entre Draymond et moi, Stephen et moi, ou même avec l’entraîneur. Cela fait partie du jeu, et on grandit de ça. Il faut être assez mature pour laisser tout ça sur le terrain et rester professionnel ». En choisissant de se livrer sans filtre, Klay a rappelé que même les plus belles aventures collectives sont traversées par des épreuves.
Ces aveux contrastent avec l’image d’un joueur souvent discret, presque silencieux, dont la carrière s’est construite sur des performances éclatantes sans fioritures. Aujourd’hui, à Dallas, Thompson se montre plus réfléchi, presque nostalgique, en revenant sur ces années intenses qui l’ont façonné. Ses propos mettent aussi en lumière une vérité universelle : les grandes dynasties ne sont pas exemptes de tempêtes.
Avec Stephen Curry, il a formé le duo mythique des Splash Brothers, auteurs de douze saisons communes et quatre bagues de champion. Mais Klay reconnaît que même cette relation, souvent idéalisée, a traversé des moments de tension. La route vers la gloire n’était pas faite que de sourires, mais aussi d’arguments et de discussions parfois musclées. C’est justement cette imperfection qui donne tout son sens à leur héritage.
La franchise de San Francisco ne s’y est pas trompée, saluant à son tour l’apport immense de son ancien joueur. Dans un communiqué officiel, elle a rappelé : « La joie et le bonheur que Klay a apportés aux fans des Warriors, aux habitants de la Baie et à toute la Dub Nation dans le monde ont été immenses et ne peuvent être minimisés ». Un hommage qui illustre l’impact durable du numéro 11.