EDF – « Au moins 3000 messages » : Après son geste sur Doncic, Sylvain Francisco hausse le ton et veut du changement !

Sylvain Francisco avec les Bleus
EuroBasket (DR)

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

Un geste anodin, un simple signe de respect envers Luka Doncic, a suffi à déclencher un torrent de haine inattendu. En l’espace de quelques heures, Sylvain Francisco est passé du statut de meneur combatif des Bleus à celui de cible d’attaques racistes d’une rare violence. L’affaire a pris une ampleur telle qu’elle a pesé lourdement sur ses prestations récentes.

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Le joueur francilien a en effet vu ses réseaux sociaux envahis par des centaines, puis des milliers de messages à caractère raciste. Entre insultes, émojis dégradants et références à l’esclavage, il n’a pas échappé à ce déferlement qui en dit long sur les dérives numériques. Francisco a reconnu que ce harcèlement avait eu un impact direct sur son mental et ses performances, lui qui avait pourtant brillé quelques jours plus tôt.

Lors d’un entretien via BeBasket, il n’a pas cherché à cacher l’ampleur du traumatisme. Il a expliqué avoir fermé ses messages privés après une avalanche de sollicitations. « Je ne peux pas compter. J’en ai pris 3 000, facile. Facile. Ils viennent commenter mes anciens posts, il y en a que je ne peux pas enlever car il s’agit de collaborations avec d’autres comptes », a confié le meneur. Un témoignage qui illustre à quel point la situation a dépassé le cadre du sport.

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Un appel à une réaction plus forte des instances

La réaction des institutions a également suscité sa frustration. La FIBA s’est limitée à un bref communiqué, sans même mentionner son nom. Pour Francisco, ce n’est pas suffisant. « Je veux qu’ils fassent quelque chose de plus qu’un communiqué. S’il faut des preuves, j’en ai plein à l’appui », a-t-il insisté. Le joueur a d’ailleurs évoqué la possibilité de porter plainte, déterminé à ne pas laisser passer l’incident sous silence.



Francisco a également dénoncé une forme d’injustice médiatique dans le traitement du sujet. Selon lui, le racisme n’est pris au sérieux que lorsqu’il touche des superstars. « Tant qu’on n’est pas une star NBA ou qu’aucune célébrité ne s’exprime sur le sujet, rien ne bouge. Quand Dennis Schröder a relevé les cris de singe, ça s’est fait automatiquement pour lui. Pour moi, ça a pris énormément de temps », a-t-il regretté. Une réflexion qui met en lumière le manque d’équité face à des situations pourtant similaires.

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Malgré ce climat pesant, le meneur tente de garder le cap. S’il reconnaît que ces attaques affectent son humeur, sa concentration et ses matchs, il affirme vouloir continuer à se battre sur le terrain. Sa priorité reste de contribuer aux victoires de l’équipe de France, même si la charge émotionnelle est lourde à porter.

À travers son témoignage, Francisco ne se contente pas de dénoncer l’injustice qu’il subit. Il veut surtout alerter sur la banalisation du racisme en ligne et pousser les instances à agir au-delà des mots. Pour lui, ce combat dépasse sa personne : il concerne tous ceux qui, dans l’ombre des stars, doivent encore faire face au silence et à l’indifférence.

Déclarations Equipe de France (M) Les Bleus NBA 24/24