Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’affaire qui entoure les Los Angeles Clippers et leur propriétaire Steve Ballmer vient de franchir une nouvelle étape. Alors que la NBA a ouvert une enquête sur de possibles irrégularités liées à Kawhi Leonard et un contrat d’endossement douteux, l’homme fort de la franchise a enfin pris la parole publiquement. Une première réaction qui marque un tournant dans ce dossier sensible.
Dans une interview accordée à ESPN, Steve Ballmer a insisté sur l’importance de traiter l’affaire (les détails ici) avec la plus grande rigueur. Il a d’ailleurs demandé à la NBA de mener son enquête sans complaisance, affirmant qu’il agirait de la même manière si une autre organisation était accusée dans un cas similaire. Un message clair qui vise à montrer sa volonté de transparence dans un contexte qui s’annonce tendu.
Le milliardaire a rappelé à plusieurs reprises qu’il n’avait pas été impliqué dans le contrat signé entre Leonard et Aspiration, une société aujourd’hui en faillite et éclaboussée par des scandales de fraude. « Les règles sur le contournement du salary cap sont importantes pour la ligue, et je voudrais que la NBA enquête sérieusement », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ils m’ont arnaqué. J’ai investi dans cette entreprise en pensant qu’elle était clean, et ils m’ont trompé. »
Une défense ferme mais pleine d’embarras
Ballmer a expliqué que son rôle s’était limité à une mise en relation, comme le permet le règlement, entre l’entreprise et son joueur. Il affirme ne pas avoir eu connaissance des détails du contrat ni participé à sa construction. Pourtant, il reconnaît être tombé dans le piège d’hommes d’affaires mal intentionnés : « J’ai passé en revue leurs documents financiers, mon équipe aussi, mais c’était principalement des faux. Peut-être que j’aurais dû flairer le problème. Je me sens embarrassé de ne pas l’avoir vu venir. »
L’ancien patron de Microsoft a également rappelé que sa participation au capital d’Aspiration restait limitée, avec moins de 3 % de parts, sans aucun siège au conseil d’administration ni capacité de décision. Cette précision vise à dissiper toute idée d’influence directe dans les transactions liées à Leonard. Ballmer insiste sur le fait qu’il n’avait « aucun contrôle » sur les actions de l’entreprise.
Cette prise de parole officielle s’inscrit dans une séquence délicate pour les Clippers, déjà visés par plusieurs enquêtes par le passé lors du recrutement de Kawhi Leonard. À chaque fois, la NBA n’avait retenu aucune sanction, mais cette nouvelle affaire remet en lumière la fragilité de la frontière entre marketing, business et règles salariales.
Pour Steve Ballmer, la priorité est désormais de coopérer pleinement avec la ligue et le département de la Justice, qui poursuit ses propres investigations. Le propriétaire des Clippers tente ainsi de se placer du côté de la transparence, tout en dégageant sa responsabilité directe dans ce scandale.