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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les légendes laissent toujours une empreinte particulière, mais toutes ne reçoivent pas la reconnaissance qu’elles méritent. À Denver, le numéro 15 est aujourd’hui indissociable de Nikola Jokic, triple MVP et champion NBA. Pourtant, avant lui, un autre joueur avait marqué la franchise avec ce même maillot.
Carmelo Anthony a porté le 15 pendant huit saisons dans le Colorado, inscrivant son nom parmi les plus grands scoreurs de son époque. Dix fois All-Star, quatre fois membre des All-NBA Teams, il avait offert à la franchise une identité forte et des campagnes de playoffs régulières, dont une finale de conférence en 2009 face aux Lakers de Kobe Bryant.
Malgré son impact, le maillot de Carmelo n’a jamais été retiré par Denver. Un oubli que déplore aujourd’hui Chauncey Billups, Hall of Famer, ancien meneur de la franchise et actuel coach de Portland. Pour lui, les dirigeants auraient dû agir rapidement après la retraite d’Anthony, afin de rendre l’hommage qu’il mérite.
Un hommage manqué selon Chauncey Billups
Dans une interview accordée à Andscape, Billups a été catégorique : « Ils auraient dû retirer le maillot de Melo l’année suivant sa retraite. Quand il a arrêté, je me suis dit : ‘D’accord, c’est fini maintenant, il ne jouera plus jamais. C’est le moment.’ Pour moi, c’était déjà trop tard. Cela aurait dû être la première décision à prendre, car je sais exactement ce qu’il représentait pour la franchise. »
Billups a ensuite insisté sur la place particulière qu’occupe Anthony dans l’histoire locale : « Melo est l’un des plus grands joueurs de l’histoire de la franchise. Bien sûr, beaucoup d’autres ont marqué leur époque avant nous. Et évidemment, il y a Joker [Jokic] après nous. Mais Melo reste l’un des meilleurs. Je vis toujours à Denver, et tous les fans que je connais l’apprécient encore énormément. Ils l’adorent. »
Le contraste est frappant entre l’aura de Jokic, figure absolue du présent, et celle d’Anthony, symbole d’une époque charnière. Si Jokic a transformé les Nuggets en champions, Melo avait déjà ouvert la voie en redonnant de la crédibilité à une organisation longtemps en retrait.
Reste à savoir si la franchise fera un jour ce pas symbolique : retirer le 15 d’Anthony, malgré le fait que Jokic le porte désormais avec succès. Ce choix serait autant un geste de reconnaissance envers Melo qu’un rappel que l’histoire d’une équipe se construit sur plusieurs chapitres.
