Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Charles Barkley n’a jamais été du genre à mâcher ses mots, et sa dernière sortie en est une nouvelle preuve. L’ancien joueur des Suns continue de livrer ses opinions sans détour, avec ce mélange de franchise et d’ironie qui fait sa réputation. Sa cible récente : le débat récurrent autour du “load management” et plus particulièrement le cas de Kawhi Leonard.
Depuis plusieurs années, l’ailier des Clippers divise avec sa gestion très calculée des apparitions, liée à son historique de blessures. Certains y voient une stratégie indispensable pour préserver sa carrière, d’autres une pratique qui dessert autant le joueur que les fans. Charles Barkley, lui, n’a jamais caché de quel côté il se situait.
Lors d’un passage remarqué dans le podcast The Kittle Things, il a livré une réflexion personnelle sur le métier d’athlète professionnel. « J’aimais jouer au basket. Je me sentais tellement chanceux et béni de faire quelque chose d’aussi stupide pour vivre », a-t-il confié dans un extrait relayé sur Instagram. Avant d’ajouter qu’au-delà du talent, le secret restait simple : « il faut travailler dur et se donner à fond ».
Charles Barkley, voix forte contre le load management
Sur le plateau d’Inside the NBA, Barkley a développé son idée en évoquant directement Leonard. « Je pense que probablement le vrai problème avec Kawhi, c’est qu’il ne joue pas assez. Je crois qu’une des raisons pour lesquelles il se blesse, c’est justement parce qu’il ne développe pas l’endurance nécessaire. Quand il revient, il joue toujours très bien, mais son corps finit par lâcher », a-t-il expliqué, en lien avec l’éternel débat sur l’équilibre entre repos et rythme.
Cette prise de position s’inscrit dans une opposition générationnelle : Shaquille O’Neal défend l’idée inverse, estimant que le repos peut effectivement prolonger une carrière. Le différend montre à quel point la question dépasse le simple ressenti et touche aussi aux avancées scientifiques sur la récupération. Mais pour Barkley, il s’agit d’abord d’une question de valeurs et de rapport au jeu.
L’ancien MVP rappelle régulièrement que les salaires astronomiques des stars s’accompagnent d’une responsabilité envers les fans, qui paient pour les voir jouer en saison régulière. L’argument est d’autant plus sensible que les chiffres révèlent une explosion du nombre de matchs manqués par les vedettes : la moyenne est passée d’une dizaine d’absences par saison il y a quelques décennies à près de 24 dans les années 2020.
Au fond, Barkley résume toujours son message de manière simple : les stars doivent donner l’exemple en étant présentes sur le parquet. Qu’il adopte un ton bienveillant dans une discussion intimiste ou qu’il frappe fort à la télévision, son idée reste la même : rappeler aux joueurs la chance qu’ils ont et l’importance d’honorer cette responsabilité. Une posture qui rejoint indirectement les appels de certains entraîneurs, comme Steve Kerr, à repenser le calendrier NBA pour mieux concilier spectacle, santé et engagement.