Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’intersaison avance, les entraînements collectifs approchent, et pourtant une ombre continue de planer sur la baie. Tant que la situation contractuelle de Jonathan Kuminga n’est pas réglée, Golden State reste dans l’incertitude, et ce flou n’est pas sans conséquences pour les vétérans de l’effectif.
Al Horford, qui doit encore signer prochainement pour encadrer un groupe en transition, n’a pas caché son impatience en interne. À 39 ans, le pivot n’est pas venu en Californie pour perdre du temps dans les tractations administratives. Gary Payton II, lui aussi, attend de savoir quel rôle il pourra assumer dans une rotation dont la hiérarchie reste suspendue aux décisions concernant l’ailier congolais.
Selon les dernières informations relayées par NBC Sports Bay Area, Kuminga s’oriente vers l’acceptation de la qualifying offer à 7,99 millions de dollars, qui lui offrirait un pouvoir de veto sur tout transfert et une entrée sur le marché l’été prochain. « Kuminga ne veut pas être utilisé comme un pion, il veut contrôler son destin et garantir son avenir en tant que joueur », rappelait récemment le journaliste Dalton Johnson. Mais cette option, qui retarde toute visibilité, exaspère certains coéquipiers à l’approche de la reprise.
Un vestiaire en attente de clarté
L’attente commence à peser, car le vestiaire des Warriors fonctionne avec une logique d’urgence. Stephen Curry, Draymond Green et Jimmy Butler, tous dans la seconde moitié de la trentaine, ne peuvent pas se permettre une saison gâchée par les incertitudes. Pour Horford, qui espérait rejoindre un collectif rodé, et pour Payton II, en quête de minutes claires dans la rotation, ce blocage apparaît déjà comme un frein.
À la différence d’un Josh Giddey prolongé à Chicago ou d’un Quentin Grimes en bonne voie avec Philadelphie, Golden State n’affiche pas de volonté de bâtir un avenir commun avec Kuminga. Le cas Cam Thomas à Brooklyn illustre déjà les limites d’un marché froid pour certains jeunes talents, mais les Warriors ne peuvent pas se permettre de temporiser à l’excès. Chaque jour sans résolution rapproche l’équipe du 1er octobre, date butoir pour accepter la qualifying offer.
Le risque est clair : voir les vétérans perdre patience face à une direction qui retarde leurs automatismes collectifs. Horford n’a pas signé pour subir des tergiversations, et Payton II a besoin de certitudes pour retrouver son rôle d’energizer défensif. Plus la situation traîne, plus la confiance collective peut s’éroder.
Si Kuminga décide finalement de parier sur son avenir individuel, il ne sera pas surprenant que les voix s’élèvent dans le vestiaire. La fenêtre de tir des Warriors est courte, et les leaders ne toléreront pas longtemps que des incertitudes individuelles compromettent l’objectif commun : rester compétitifs dès cette saison.