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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’affaire autour de Kawhi Leonard et de son supposé emploi fictif lié à la société Aspiration prend de nouvelles proportions. Alors que la franchise tente de calmer le jeu, de nouvelles révélations viennent fragiliser sa défense et renforcer les soupçons d’un système visant à contourner le salary cap.
Dès la première vague de révélations, les Clippers avaient assuré que Ballmer avait été trompé par des escrocs et qu’il n’y avait aucune volonté d’avantager Leonard en dehors de son contrat officiel. Mais le podcast Pablo Torre Finds Out, à l’origine de l’affaire, n’avait manifestement pas tout dévoilé. En coulisses, des preuves supplémentaires ont été mises en lumière, apportant un nouvel éclairage troublant sur la chronologie des paiements effectués à l’ailier star.
Selon Pablo Torre, un transfert financier intrigue particulièrement. « 1,99 million de dollars arrivent neuf jours (au sein de la société) avant que Kawhi Leonard ne soit payé, en plein effondrement économique de la société Aspiration. Ce qui est encore plus étrange, c’est qu’il n’existe aucune preuve qu’avant le 6 décembre 2022, DEA 88 Investments ait jamais investi dans Aspiration », a révélé le journaliste. La somme versée correspond quasiment au montant payé à Leonard quelques jours plus tard, ce qui soulève des interrogations sur l’origine et la finalité de cette transaction.
Des liens embarrassants pour la direction des Clippers
En fouillant davantage, Torre a découvert que l’agent enregistré de DEA 88 Investments n’était autre que Dennis Wong, vice-président des Clippers et proche de longue date de Steve Ballmer. Wong détient 1 % de la franchise et apparaît régulièrement aux côtés du milliardaire lors des événements officiels, notamment lors de la cérémonie d’inauguration de la salle Intuit Dome. Plus compromettant encore, la fille de Wong travaillait pour Aspiration, rendant difficile toute tentative de nier l’existence de liens directs entre la franchise et l’entreprise mise en cause.
La situation devient donc critique pour Ballmer et son entourage, alors même que la NBA a ouvert une enquête approfondie. Le commissaire Adam Silver a précisé que la ligue devait « apporter la preuve de toute faute des Clippers », mais si l’investigation s’avère aussi méticuleuse que celle menée par Torre et son équipe, la franchise pourrait avoir du mal à échapper à de lourdes sanctions.
À ce stade, il reste impossible de savoir si Pablo Torre détient encore d’autres éléments compromettants qu’il n’a pas encore publiés. Toutefois, chaque nouvelle pièce du puzzle met les Clippers dans une position plus inconfortable. Leur communication officielle, déjà fragilisée, risque de se heurter à de nouvelles révélations.
Pour Ballmer et les Clippers, l’affaire menace désormais bien plus que leur image. Elle pourrait avoir des conséquences directes sur l’avenir sportif et financier de l’organisation, au moment même où elle s’apprête à inaugurer sa nouvelle arène. Les prochains mois s’annoncent décisifs, et potentiellement destructeurs, pour l’autre franchise de Los Angeles.
