Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le bilan de l’EuroBasket 2025 continue de susciter débats et analyses autour de l’équipe de France. Après une élimination prématurée en huitièmes de finale, de nombreuses questions se posent sur l’absence de leaders capables de prendre leurs responsabilités dans les moments décisifs. Le sélectionneur Frédéric Fauthoux n’a pas esquivé le sujet et a livré son ressenti sur ses cadres, à commencer par Guerschon Yabusele.
La défaite face à la Géorgie a mis en lumière les difficultés d’un groupe privé de plusieurs stars majeures, dont Victor Wembanyama et Rudy Gobert. Dans ce contexte, Yabusele s’est vu confier le brassard de capitaine, une mission à la fois valorisante et lourde de responsabilités. Pour Fauthoux, cette nouveauté a eu un impact direct sur le rendement du joueur.
Au micro de RMC, le sélectionneur a expliqué : « C’était une nouvelle expérience pour lui. Parfois le capitanat peut étouffer certains joueurs. Après Israël, j’avais l’impression qu’il s’occupait trop des autres et pas assez de lui. Je lui ai dit qu’il fallait aussi performer sur le terrain. Guerschon a fait un Euro correct comme d’autres et comme moi ».
Le rôle de capitaine, un poids difficile à assumer
Ces propos traduisent une réalité connue dans le sport de haut niveau : endosser le rôle de capitaine ne se limite pas à porter un brassard, mais implique d’être irréprochable sur et en dehors du terrain. Yabusele, malgré sa bonne volonté et son investissement, semble avoir été freiné par cette double responsabilité, ce qui a pu limiter son influence dans les moments clés.
Cette analyse de Fauthoux s’inscrit dans une remise en question plus large, concernant la structure de l’équipe et la capacité de certains joueurs à assumer des rôles de premier plan. Le sélectionneur a d’ailleurs reconnu qu’il attendait davantage d’autres éléments, soulignant que l’expérience et la hiérarchie doivent encore se construire.
À l’avenir, l’enjeu sera donc de trouver un équilibre entre les talents émergents et les cadres confirmés, tout en s’assurant que le brassard ne devienne pas un fardeau. Pour Yabusele, cette expérience peut servir de tremplin : comprendre les difficultés rencontrées cet été pour mieux rebondir dans les prochaines campagnes.
Car malgré la déception de l’Euro, l’équipe de France conserve un vivier de talents impressionnant. Le retour espéré de Wembanyama, Gobert ou Fournier pourrait rebattre les cartes et permettre à des joueurs comme Yabusele d’exprimer pleinement leur potentiel, sans porter seul le poids du leadership.