Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les doutes entourent une fois de plus Philadelphie. L’organisation des 76ers reste ambitieuse, mais les signaux envoyés à l’approche de la prochaine saison ne rassurent pas tout le monde. Entre blessures récurrentes et incertitudes médicales, la patience des observateurs commence sérieusement à s’effriter.
La saison passée, les Sixers ont traversé un véritable cauchemar. Avec seulement 24 victoires pour 58 défaites, ils ont glissé jusqu’à la 13e place de la Conférence Est, loin des standards espérés autour de Joel Embiid. La situation s’explique en grande partie par les absences répétées de leurs cadres, laissant l’équipe constamment en difficulté pour trouver de la régularité.
À l’orée de la nouvelle campagne, le scénario semble déjà se répéter. Paul George et Joel Embiid, censés incarner le duo phare de la franchise, sortent tous deux de chirurgie et leur disponibilité reste incertaine pour le camp d’entraînement. De quoi nourrir le scepticisme, à l’image de l’ancien meneur Jeff Teague : « Paul George est cuit. PG est cuit. C’est sûr qu’il va être blessé cette année. Ils seront en pleine forme pour le premier match, et dès le deuxième, Embiid et George seront absents. »
Des blessures qui plombent les ambitions de Philadelphie
Le constat de Teague, brutal mais réaliste, trouve un écho dans l’historique récent d’Embiid. Depuis son pic en 2021-2022 avec 68 matchs joués, le pivot n’a cessé de voir son temps de jeu diminuer. Même lors de son sacre de MVP, il n’avait disputé que 66 rencontres. La saison suivante, marquée par une blessure au genou, il n’a pris part qu’à 39 matchs. Plus inquiétant encore, l’an dernier, il s’est arrêté après seulement 19 apparitions avant de repasser par la case opération.
Paul George n’échappe pas non plus aux interrogations. À 35 ans, l’ancien All-Star a vu son rôle évoluer vers une troisième option offensive, mais sa capacité à rester en bonne santé inquiète autant que celle de son coéquipier. Les critiques de Jeff Teague ne laissent aucune place à l’optimisme : « Embiid marquera 20 points au premier match, puis il manquera les deux suivants. Ensuite, il sera absent 40 matchs. Puis ce sera fini. » Des mots durs, mais qui résument le climat de méfiance général.
Pour autant, Philadelphie reste construite autour de ce duo. Les dirigeants savent que la jeunesse emmenée par VJ Edgecombe, drafté en troisième position, ne peut pas encore porter seule les ambitions de la franchise. Les résultats dépendront donc directement de la disponibilité de George et d’Embiid, quitte à prendre des risques avec leur santé.
La frustration est grande, car à chaque fois que les deux stars sont alignées, les Sixers ont prouvé qu’ils pouvaient rivaliser avec les meilleures équipes de la ligue. Mais tant que la régularité et la durabilité ne sont pas au rendez-vous, l’idée d’un simple passage par le Play-In, comme l’annonce Jeff Teague, ne paraît pas si exagérée. La saison à venir pourrait bien représenter un tournant décisif pour l’avenir de la franchise.