Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Peu de joueurs NBA ont affiché autant de confiance en eux que Shaquille O’Neal. Même des années après sa retraite, le légendaire pivot continue d’affirmer qu’il dominerait face aux intérieurs d’aujourd’hui. Mais que se passerait-il si l’adversaire en question se nommait Nikola Jokic, triple MVP et maître absolu du jeu moderne ?
Dans un podcast australien, l’ancien joueur des Lakers a été invité à imaginer son duel face à la star des Denver Nuggets. Jokic est reconnu non seulement pour sa puissance dans la raquette, mais aussi pour sa capacité unique à créer du jeu et à lire les défenses adverses. Face à un tel profil, Shaq a d’abord répondu de manière classique, expliquant qu’il inscrirait ses points habituels, avant de détailler un scénario beaucoup plus précis.
Il a alors lâché une estimation spectaculaire : « En playoffs, je tournerais probablement à 40 points, 14 rebonds et 3 contres. Tu sais… c’est un joueur différent. Je ne l’aurais probablement pas arrêté non plus, parce que les Nuggets auraient forcément utilisé le pick-and-roll. J’aurais dû l’attaquer sans relâche, et ensuite, il aurait pris beaucoup de tirs extérieurs ». Une déclaration qui traduit autant le respect que l’assurance d’O’Neal.
Un duel de titans à la sauce Shaq
Le quadruple champion NBA a ensuite insisté sur l’avantage qu’il aurait dans la peinture, soulignant que Jokic serait rapidement mis en difficulté défensive : « J’espère qu’il ne resterait pas longtemps en jeu, car sur les dix premières possessions je l’attaquerais directement. Il serait obligé de me faire faute ou de demander une aide. Et s’il prend deux ou trois fautes rapides, il finirait sur le banc ». Une vision fidèle au style ultra-dominant qui a marqué son époque.
Shaq n’a toutefois pas minimisé les qualités du pivot serbe. Il a reconnu que Jokic aurait lui aussi des arguments offensifs redoutables : « Il tournerait probablement à 27 ou 30 points, parce que c’est un grand shooteur. Si c’était seulement un joueur de poste bas, il ne marquerait pas autant. Mais quand il doit me défendre ? Là, je mets 40 ». Des propos qui rappellent son analyse d’un duel passé entre Jokic et Dwight Howard, où le Joker avait eu plus de mal à s’imposer.
Ce duel imaginaire illustre parfaitement l’écart entre deux générations de géants. D’un côté, un monstre physique qui imposait sa loi dans la raquette à coups de puissance brute. De l’autre, un maître du jeu moderne, capable d’orchestrer une attaque entière grâce à sa vision et son adresse. Deux styles radicalement différents, mais une même capacité à dominer.
Au fond, cette confrontation rêvée reste avant tout un exercice de projection qui alimente le mythe. Shaq continue de défendre son statut de pivot le plus dominant de l’histoire, tandis que Jokic écrit, saison après saison, une légende qui pourrait bien le placer à son tour dans le panthéon des plus grands intérieurs.