Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les discussions se poursuivent en coulisses et rien n’indique pour l’instant une issue rapide. Alors que la nouvelle saison NBA approche, un dossier retient particulièrement l’attention dans la Baie : celui de Jonathan Kuminga. Le jeune ailier reste au cœur de négociations délicates avec Golden State, et la tension grandit à mesure que l’échéance se rapproche.
Depuis plusieurs mois, les pourparlers s’enchaînent sans aboutir. La principale pierre d’achoppement réside dans la troisième année du contrat proposé, estimé à environ 75,2 millions de dollars sur trois saisons. La franchise souhaite inclure une option d’équipe, tandis que Kuminga exige une option joueur pour garder la possibilité de tester le marché plus tôt. Ce bras de fer traduit à la fois des intérêts divergents et une méfiance mutuelle quant à l’avenir commun.
Pour Golden State, le contrôle de la situation est essentiel. Avec plusieurs vétérans en fin de cycle, les dirigeants veulent conserver une marge de manœuvre financière et sportive. Selon le journaliste Jake Fischer, la logique est limpide : « Les Warriors ont besoin que Kuminga soit dans une structure salariale significative — au-delà des 20 millions — afin, au minimum, de pouvoir l’utiliser dans un échange pour obtenir des renforts, alors qu’ils tentent de rester compétitifs à l’Ouest avec Curry dans les dernières années de son prime, et Butler et Green encore sous contrat deux ans. »
Un levier stratégique au-delà du simple contrat
En insistant sur une option d’équipe, Golden State entend se protéger à moyen terme. Toujours selon Fischer, « le fait que les Warriors voulaient cette option en troisième année s’explique aussi par le calendrier : aucune star n’est engagée au-delà de 2027. Curry, Butler et Green arrivent tous en fin de contrat à ce moment-là, et la flexibilité est cruciale. » Une telle clause offrirait donc la possibilité de prolonger Kuminga ou de l’inclure dans un transfert au moment opportun, renforçant la stabilité du projet.
De son côté, Kuminga voit les choses différemment. À seulement 22 ans, il souhaite garder le contrôle de sa carrière et pouvoir capitaliser rapidement sur une progression individuelle. Un scénario où il obtiendrait une option joueur lui permettrait de sortir plus tôt du contrat et de négocier un accord plus lucratif ailleurs si les conditions ne lui conviennent pas à Golden State. Cette volonté s’inscrit dans une tendance de plus en plus marquée chez les jeunes talents NBA.
L’équilibre à trouver est d’autant plus complexe que la possibilité d’un sign-and-trade reste sur la table. Si le dialogue venait à s’enliser, un départ négocié pourrait apparaître comme une solution acceptable pour toutes les parties. Néanmoins, les Warriors semblent encore privilégier une prolongation encadrée, refusant pour l’instant de céder aux demandes de leur jeune joueur.
Dans cette affaire, la question dépasse le seul cas Kuminga. Elle illustre la ligne de crête sur laquelle évolue Golden State : continuer à se battre pour le titre à court terme tout en préparant une transition inévitable à moyen terme. Tant que l’issue restera incertaine, l’ombre du dossier Kuminga planera sur la préparation des Warriors et pourrait bien influencer le visage de l’équipe pour plusieurs saisons.