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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les révélations autour de Kawhi Leonard ne cessent de resurgir, plusieurs années après sa signature remarquée avec les Clippers. Au cœur d’une polémique persistante, son entourage est accusé d’avoir formulé des exigences pour le moins surprenantes durant l’été 2019. Ces rumeurs continuent d’alimenter un climat de suspicion qui ternit encore son image.
À l’époque, Leonard sortait de son sacre historique avec Toronto, après avoir renversé les Warriors en Finales NBA. Libre de choisir sa prochaine destination, il représentait la pièce maîtresse du marché estival. Les Clippers ont tout fait pour l’attirer, allant jusqu’à sacrifier Shai Gilgeous-Alexander, Danilo Gallinari et une montagne de choix de draft pour satisfaire son souhait d’évoluer aux côtés de Paul George. Mais selon ESPN, ces concessions sportives n’auraient pas été les seules à l’ordre du jour.
Car c’est bien l’entourage de Leonard, mené par son oncle Dennis Robertson, qui aurait multiplié les demandes. Certaines frôlaient l’irréalisable : une part de propriété de la franchise, une maison, un jet privé ou encore des garanties financières liées à des partenariats marketing. « Son camp voulait des choses qui dépassaient largement le cadre fixé par la convention collective », rapporte la chaîne américaine. Si ces points n’ont pas été validés, d’autres conditions plus réalistes auraient bel et bien été acceptées.
Un été 2019 sous tension pour les Clippers
Les Clippers auraient ainsi consenti à plusieurs faveurs inhabituelles. Leonard a été autorisé à résider à San Diego et à se déplacer en hélicoptère pour les entraînements. Il aurait également obtenu le droit de réduire certaines obligations médiatiques et de limiter sa participation aux événements communautaires de la franchise. « Dennis voulait aussi que l’organisation accepte la présence de certaines personnes de l’entourage de Kawhi au sein de la structure », détaille encore le rapport. À cela s’ajoutait une exigence stricte sur la communication publique : il fallait, sauf nécessité absolue, ne rien dire à son sujet.
Ces révélations rappellent à quel point la signature de Leonard avait été entourée d’une aura de pouvoir quasi absolu. Alors que les Lakers et les Raptors auraient reçu exactement les mêmes demandes, seuls les Clippers avaient trouvé un compromis, conscients que leur avenir sportif dépendait de son arrivée. « Il pouvait littéralement demander la lune, et la direction des Clippers aurait rampé sur du verre brisé pour lui dire oui », a résumé un dirigeant sous couvert d’anonymat.
Néanmoins, ces pratiques interrogent. Car si la NBA autorise certaines largesses pour séduire une superstar, d’autres mesures s’apparentent clairement à des entorses au règlement. ESPN précise que certaines sources internes aux Clippers contestent la véracité de quelques points, et surtout la tonalité jugée trop sévère de ce rapport. Le doute reste donc permis, mais l’effet sur l’opinion publique est immédiat : l’image d’un Leonard réservé et détaché s’érode face à celle d’un joueur et d’un clan exigeants à l’excès.
À l’heure actuelle, la ligue poursuit son enquête dans le cadre du scandale Ballmer–Leonard, et seule une conclusion officielle permettra d’éclaircir cette zone d’ombre. Mais une chose est sûre : l’été 2019 reste comme un tournant, où la puissance acquise par Kawhi et son entourage a redéfini la manière dont les franchises devaient négocier avec une superstar au sommet de son art. Pour les Clippers, ce pari audacieux a offert un duo Leonard–George, mais aussi une controverse dont l’écho ne semble pas près de s’éteindre.
