Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’avenir de Jonathan Kuminga à Golden State est devenu l’un des feuilletons les plus scrutés de l’été. À quelques semaines du début de la saison, l’incertitude demeure et les négociations n’avancent pas. Les supporters oscillent entre impatience et inquiétude, pendant que les observateurs peinent à comprendre la stratégie des deux parties.
Choisi en septième position de la Draft 2021, Kuminga ne semble pas disposé à accepter l’offre actuelle des Warriors : 75 millions de dollars sur trois ans, avec une option pour la franchise. Le joueur exige une option joueur sur la dernière saison, mais Golden State refuse catégoriquement. Le bras de fer est donc lancé et la situation pourrait traîner encore.
L’ancien champion NBA Rick Mahorn a livré un regard sans concession sur le dossier. Pour lui, Kuminga doit avant tout accepter son rôle à Golden State. « Tu as Steph Curry, tu as Draymond Green. Tu as encore des pièces de ton effectif de champion. Tu n’es pas le point focal », a-t-il déclaré sur SiriusXM NBA Radio. Il a néanmoins rappelé qu’il comprenait la volonté des joueurs de sécuriser leur avenir financier, tant que cela ne mettait pas en péril l’équilibre collectif.
Des performances en dents de scie qui compliquent la donne
Mahorn a poursuivi en expliquant que, dans une ligue où chacun cherche à s’affirmer, certains jeunes joueurs ont parfois du mal à accepter une hiérarchie établie. « Je veux que les joueurs soient payés, qu’ils fassent leur argent, qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Mais si tu n’acceptes pas ton rôle, alors tu es en train de dire : ‘je suis meilleur que ce rôle.’ C’est ça, la NBA », a-t-il insisté, soulignant la difficulté pour Kuminga de trouver un compromis.
Le timing n’aide pas non plus le joueur. Après une saison 2023-24 solide (16,1 points, 4,8 rebonds, 2,2 passes à 52,9 % de réussite), Kuminga a reculé dans plusieurs domaines en 2024-25. Ses moyennes sont passées à 15,3 points et 4,6 rebonds, avec une adresse en nette baisse (45,4 %). Tout cela malgré une utilisation offensive accrue, ce qui a fragilisé sa position dans les discussions.
Pour compenser cette irrégularité, Golden State a choisi de miser sur l’expérience en recrutant Jimmy Butler. Ce mouvement traduit clairement une volonté de renforcer le collectif autour de Curry et Green, tout en réduisant la dépendance à des jeunes talents encore en quête de constance. Dans ce contexte, Kuminga apparaît moins indispensable qu’il ne l’aurait souhaité.
À l’approche du camp d’entraînement, la pression monte. Le risque pour l’organisation est de laisser cette saga parasiter une saison qui pourrait être l’une des dernières opportunités de titre avec Curry comme chef de file. Un accord, qu’il soit favorable au joueur ou à l’équipe, devra donc intervenir rapidement.