Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Au fil de sa dynastie, Golden State a toujours su trouver l’équilibre entre stars confirmées et vétérans discrets mais essentiels. Parmi eux, Leandro Barbosa a marqué son passage par son rôle d’ombre aux côtés d’Andre Iguodala et Shaun Livingston. Sa présence, bien que courte, a laissé une empreinte durable dans la culture des Warriors.
Arrivé en Californie au moment où Draymond Green émergeait comme un pilier majeur, Barbosa a assisté à la métamorphose d’un joueur aussi talentueux que volcanique. Le tempérament bouillant de l’intérieur a souvent été une arme précieuse sur le parquet, mais en coulisses, il a parfois menacé la cohésion collective. C’est dans ce contexte que le Brésilien a été appelé à intervenir.
Dans une récente interview, Barbosa a confié que Steve Kerr lui avait demandé de calmer la situation. « Steve Kerr m’a appelé pour reprendre l’équipe en main. Il était en train de perdre le vestiaire à cause de Draymond Green. C’est un gars difficile à gérer. J’ai dit à Kerr de ne pas le couper parce qu’on allait avoir besoin de lui. Et aujourd’hui il est ce qu’il est : l’un des joueurs principaux des Warriors », a-t-il expliqué, rappelant combien la patience a payé dans ce dossier.
Une personnalité explosive mais indispensable
Imaginer Draymond Green loin de Golden State paraît aujourd’hui inconcevable. Pourtant, l’histoire aurait pu prendre une toute autre tournure. Kerr lui-même a reconnu que les tensions n’étaient pas rares : « Les équipes que j’ai coachées ont au minimum deux ou trois bagarres par saison », a-t-il reconnu. L’incident le plus marquant reste bien sûr son coup porté à Jordan Poole, que le coach a décrit ainsi : « Ça a détruit notre équipe. Nous avons essayé de réparer ça toute la saison, mais nous n’avons jamais vraiment réussi ».
Barbosa a aussi admis que sa relation avec Green n’avait pas toujours été simple. « On a eu quelques problèmes sur le terrain parfois. La fois suivante, on se retrouvait en train de s’enlacer. Nous sommes une famille, ça arrive », a-t-il raconté. Ces frictions, aussi intenses soient-elles, n’ont jamais empêché le groupe de rester soudé.
Aujourd’hui encore, dans les couloirs de San Francisco, rares sont ceux qui contestent l’importance de Draymond. Sa voix porte, sa dureté inspire et son engagement reste une référence. Les joueurs qui l’ont côtoyé savent que, derrière les excès, se cache un compétiteur hors norme dont l’énergie est irremplaçable.
Cette anecdote de Barbosa illustre à quel point une décision de coulisses peut transformer le destin d’une équipe. Sans cet appui au moment critique, la dynastie des Warriors aurait peut-être pris une trajectoire différente. À l’heure où l’organisation cherche à prolonger son héritage, le rôle de Green reste central, aussi bien par ses qualités de joueur que par son influence dans le vestiaire.