Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
À Phoenix, l’heure est au changement de cap et à une nouvelle vision. Après des années passées à miser sur les stars, la franchise a choisi de rompre avec son passé récent et d’ouvrir un nouveau chapitre. Le départ de Kevin Durant, figure emblématique mais controversée de cette période, en est le symbole le plus marquant.
Le propriétaire Mat Ishbia n’a pas tardé à clarifier ses intentions. Fini le temps où les Suns empilaient les noms prestigieux dans l’espoir de décrocher un titre. Désormais, place à une reconstruction réfléchie, centrée sur la cohésion et l’équilibre collectif. Du moins en apparence. Et pour ce projet, Kevin Durant ne faisait plus partie de l’équation.
« Kevin Durant est un grand joueur, personne ne peut contester cela, mais il n’était tout simplement pas adapté à ce que nous voulons construire à l’avenir », a confié Ishbia dans NBA Today. « Il a eu une carrière incroyable, mais il n’était pas un fit pour notre projet. Nous lui souhaitons le meilleur, mais nous aimons les joueurs que nous avons récupérés. »
Un effectif plus profond, une vision plus claire
Le dirigeant insiste sur l’importance de bâtir autour de joueurs travailleurs et complémentaires. L’arrivée de Dillon Brooks et Jalen Green, ainsi que la sélection du prospect Khaman Maluach, témoignent de cette volonté. « Nous avons récupéré de très bons joueurs. Dillon Brooks est un compétiteur acharné, c’est exactement ce qu’il nous fallait. Jalen Green, lui, a 23 ans et un vrai potentiel. Puis nous avons le 10e choix, Khaman Maluach. Ça prend du temps, ce n’est pas immédiat, mais nous sommes très confiants pour l’avenir », a-t-il ajouté.
Cette nouvelle direction marque une rupture nette avec l’ancienne ère, où Durant et Bradley Beal accompagnaient Devin Booker dans un trio censé ramener le titre. En deux saisons seulement, les espoirs se sont envolés face à une réalité cruelle : une équipe trop déséquilibrée, minée par les blessures et par un manque de complémentarité. Beal a pris le chemin des Clippers, tandis que Durant poursuit désormais son parcours avec les Rockets.
Aujourd’hui, Booker est le dernier rescapé de ce projet manqué. Mais autour de lui, Phoenix mise sur un noyau plus large, composé de vétérans solides et de jeunes talents. Cette stratégie rappelle celle qui avait permis aux Suns de briller lors de la saison 2020-21, lorsqu’ils avaient atteint les Finales grâce à un collectif soudé et discipliné.
Le pari est risqué, mais il a le mérite d’être clair : bâtir une culture gagnante prend du temps, et ce temps, Ishbia veut le prendre. Plutôt que de forcer les choses avec des stars vieillissantes, il préfère miser sur une progression patiente et un vestiaire uni.