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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis plusieurs semaines, des révélations autour de Kawhi Leonard et d’un partenariat douteux avec la société Aspiration alimentent la polémique. L’accord présumé, estimé à plusieurs millions de dollars par an, soulève de graves questions sur sa légitimité et sur d’éventuelles tentatives de contourner les règles financières de la ligue.
L’affaire a été mise au grand jour par le journaliste Pablo Torre via son podcast, en exposant des liens étroits entre Kawhi Leonard, Steve Ballmer et cette entreprise désormais disparue. Or, aucune preuve concrète ne démontre que l’ailier des Clippers ait réellement travaillé ou promu la marque en question. Cette absence d’activités visibles fait douter de nombreux observateurs, qui s’interrogent sur la nature réelle de ce contrat.
Les agents interrogés par la presse n’ont pas mâché leurs mots. « Il y a trop de feu ici, ce n’est pas juste de la fumée. Sept millions par an pour un contrat fantôme, c’est ridicule », a confié l’un d’eux à Joe Vardon. Un autre est allé plus loin en jugeant le montant « extravagant, alors que ces accords tournent généralement entre 500 000 et 1 million de dollars selon la taille de l’entreprise et du marché ».
Un contrat fantôme qui entache la crédibilité des Clippers
Le plus troublant reste la nature du partenariat, qualifié de “no-show deal”, autrement dit un accord rémunérant Kawhi Leonard sans contrepartie promotionnelle réelle. Un autre agent a souligné : « Le problème n’est pas le coût. Si vous entendiez qu’un Michael Jordan ou un Kobe Bryant endorsait un sponsor majeur, vous ne seriez pas choqué par le prix. Le problème, c’est la réalité des services rendus, et de savoir si l’équipe investit directement dans ces sociétés ».
Les liens financiers entre Aspiration et les Clippers renforcent les soupçons. La société avait conclu un partenariat massif de 300 millions de dollars avec l’organisation, sponsorisant les maillots et la future salle. Steve Ballmer, propriétaire des Clippers, y avait lui-même investi environ 50 millions de dollars, une somme étrangement proche des 48 millions attribués à Kawhi Leonard dans cet accord.
Face à la faillite d’Aspiration, d’anciens employés ont même affirmé que l’arrangement n’avait jamais eu d’autre but que de contourner le salary cap. Ils évoquent une véritable trace écrite reliant Ballmer, les dirigeants des Clippers et les paiements réguliers versés à Leonard. Si cela venait à être confirmé, la ligue se retrouverait face à l’un des scandales financiers les plus sérieux de son histoire récente.
Aujourd’hui, la NBA enquête, mais dans l’opinion publique, les Clippers apparaissent déjà coupables pour beaucoup. Les accusations répétées et les détails troublants nourrissent l’idée qu’une sanction exemplaire pourrait être nécessaire pour protéger l’intégrité du jeu. Reste à savoir si des preuves définitives viendront appuyer ces soupçons.
