Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Charles Barkley n’est jamais le dernier pour faire parler de lui, et ses prises de position franches animent toujours les débats NBA. Lors d’un récent événement, il s’est attaqué à un joueur bien particulier : Stephen Curry. Selon lui, la star des Warriors n’aurait pas survécu au basket des années 80 et 90, jugé beaucoup plus brutal et physique.
L’ancien intérieur des Suns et des Sixers a notamment rappelé la différence d’arbitrage entre son époque et celle d’aujourd’hui. Les fautes dures étaient alors monnaie courante, et les légendaires Detroit Pistons en ont fait leur spécialité face à Michael Jordan. Pour Barkley, Curry, avec son gabarit plus léger, n’aurait pas résisté à ce traitement.
« Il n’y a plus aucune forme de physique aujourd’hui… On aurait détruit ce petit gars. Sérieusement, j’adore Steph Curry. Mais vous pensez vraiment qu’il aurait encaissé les coups que Michael Jordan a pris ? » a-t-il lancé. Une sortie qui, fidèle à son style, a immédiatement suscité réactions et débats parmi les fans et observateurs.
Un débat classique entre générations NBA
Les propos de Barkley reflètent un discours entendu régulièrement chez les légendes de son époque : l’idée que les stars modernes bénéficient d’un cadre plus protecteur et d’une défense moins rugueuse. Les “Jordan Rules” des Pistons étaient conçues pour frapper fort et tester la résistance de l’arrière des Bulls, et Barkley estime que Curry, avec son 1m88 et ses 84 kilos, aurait souffert dans ce contexte.
Pourtant, cet argument néglige un élément essentiel de l’histoire de la NBA : les grands joueurs s’adaptent toujours à leur époque. Curry n’a jamais construit son jeu sur la puissance ou les pénétrations au cercle comme Jordan. Son arme fatale, son tir à très longue distance et son mouvement incessant sans ballon, aurait obligé les défenses des années 80 et 90 à revoir totalement leurs schémas.
L’histoire montre que les joueurs d’exception façonnent leur corps et leur jeu selon les exigences de leur temps. Jordan avait pris du muscle pour résister aux Pistons, et Curry aurait sans doute suivi un chemin similaire s’il avait grandi dans cette époque. Déjà aujourd’hui, il prouve sa résistance face à des défenses acharnées en playoffs, multipliant les prises à deux et les contacts loin du ballon.
En fin de compte, si Barkley rappelle avec justesse que la NBA des années 90 était plus rugueuse, affirmer que Curry n’aurait pas pu y briller semble réducteur. Comme Jordan, Bird, Magic, Bryant ou James, le meneur des Warriors appartient à cette caste de talents générationnels capables de transcender les règles et de marquer leur temps. Quelle que soit l’époque, son génie aurait trouvé le moyen de s’imposer.