Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La nouvelle saison des Philadelphia 76ers approche et l’organisation veut afficher un visage confiant. Pourtant, derrière les sourires et les déclarations rassurantes, des témoignages récents révèlent une réalité bien plus fragile. La relation compliquée entre Joel Embiid et son environnement interne a laissé des traces profondes après une année catastrophique.
Avec un bilan de 24 victoires pour 58 défaites, la franchise a connu l’un de ses pires exercices récents. Selon plusieurs anciens employés et proches de joueurs, l’atmosphère était marquée par un manque de confiance généralisé et une communication déficiente. Le pivot camerounais, véritable pilier de l’équipe, serait au cœur de ces tensions, son isolement alimentant une désorganisation constante.
« L’organisation a été construite autour d’un joueur qui ne fait confiance à personne et qui reste surtout dans son coin », a confié un ancien membre du staff. L’absence d’Embiid, limité à seulement 19 matchs, aurait accentué cette fracture interne et provoqué de nombreux dysfonctionnements, au point que les entraîneurs découvraient parfois sa participation le soir même de la rencontre.
Une fracture qui a marqué le vestiaire
Un autre ancien membre du staff a expliqué que même lorsqu’un plan médical existait, il était impossible d’en parler publiquement ou même en interne. Cette opacité a conduit à de véritables tensions, notamment après une réunion d’équipe en novembre dont les détails ont fuité dans la presse. « Les joueurs pensaient avoir franchi un cap ce soir-là. Chacun avait promis de garder les échanges secrets, puis au réveil, tout était dans les médias », a raconté un proche d’un joueur.
Pour tenter d’apaiser la situation, Daryl Morey a entrepris une réorganisation en profondeur cet été. Plusieurs changements ont été effectués dans les staffs technique, médical et logistique. Le président des opérations a reconnu avoir fait fausse route avec son casting de vétérans et a insisté sur l’importance d’injecter de la jeunesse autour des cadres. « Nous savons que nous sommes dans une phase où il faut prouver. Peu importe ce que nous disons, seules les performances compteront », a-t-il déclaré lors du media day.
Malgré ces ajustements, les inquiétudes demeurent. Près de 70 % de la masse salariale est concentrée sur Joel Embiid et Paul George, ce dernier étant encore en convalescence après une opération au genou. Sans calendrier clair pour son retour, l’incertitude plane déjà sur la rotation de Nick Nurse.
Dans ce contexte fragile, Tyrese Maxey s’est affirmé comme un leader naturel. L’arrière a organisé des sessions collectives tout l’été et prône la régularité, peu importe les absences. Mais même cette énergie positive n’efface pas les coups durs : le jeune Jared McCain sera écarté plusieurs semaines après une blessure au pouce.