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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’été a apporté son lot de changements du côté de Los Angeles, et pas seulement dans la composition du vestiaire. Avec l’arrivée de Chris Paul, les Clippers ont pris une tournure inattendue : celle d’une équipe expérimentée, voire vieillissante. Une donnée qui interroge autant qu’elle intrigue, à l’aube d’une saison où les ambitions restent intactes.
La franchise californienne s’est renforcée avec des noms bien connus de la ligue. Bradley Beal, Brook Lopez et Chris Paul ont tous rejoint un effectif déjà riche en talent et en vécu. Une profondeur d’effectif rarement vue, mais qui soulève une question essentielle : cette accumulation d’expérience suffira-t-elle à compenser le poids des années ? À 40 ans, Chris Paul est le joueur le plus âgé de l’équipe, mais son rôle dépasse désormais la simple performance individuelle. Il incarne une forme de sagesse et de stabilité dans un collectif encore en quête d’identité.
Invité du podcast The Underground Lounge animé par Lou Williams, Paul s’est exprimé sur les critiques entourant l’âge avancé des Clippers. Le meneur vétéran a répondu avec philosophie : « Vous savez, dans un vestiaire, tout le monde peut dire ce qu’il veut de l’extérieur, mais ce qui compte, c’est ce qu’on se dit à l’intérieur. Le plus beau dans notre équipe, c’est que malgré l’âge ou peu importe, on a tellement de façons différentes de jouer, et tellement de gars qui ont accompli des choses incroyables dans cette ligue. À nous de ne pas seulement en parler, mais de le prouver sur le terrain. » Un message clair adressé à ceux qui doutent encore de la capacité de ce groupe à viser haut.
Une expérience qui pourrait bien faire la différence
Sur le papier, les Clippers disposent d’un effectif d’une rare densité. Chaque ligne regorge de vétérans capables de contribuer immédiatement. Si certains y voient un pari risqué, d’autres considèrent que l’expérience accumulée peut devenir une force redoutable, notamment dans la gestion des temps faibles d’une saison longue et exigeante. Pour Chris Paul, ce vécu collectif sera une arme précieuse dans les moments décisifs.
Certes, la jeunesse n’est pas un prérequis absolu pour remporter un titre. L’exemple du Thunder d’Oklahoma City la saison passée l’a démontré. Mais la présence de joueurs rompus aux batailles des playoffs comme Kawhi Leonard, Brook Lopez, James Harden ou Paul lui-même pourrait offrir à Los Angeles une stabilité mentale et tactique rare dans une conférence Ouest aussi relevée. Reste à savoir si le corps tiendra le choc au fil des mois.
La véritable inconnue réside dans la capacité du groupe à rester en bonne santé. Les blessures ont souvent été le talon d’Achille des Clippers, et une accumulation d’années ne fait qu’amplifier cette menace. L’organisation devra trouver le bon équilibre entre gestion physique et compétitivité, un défi que Tyronn Lue connaît bien mais qui demande une rigueur de chaque instant.
Une ombre plane toujours au-dessus de la franchise : l’enquête en cours sur les possibles irrégularités contractuelles impliquant Kawhi Leonard. Si des sanctions venaient à tomber, elles pourraient freiner l’élan d’un collectif qui, sur le papier, a tout pour viser les sommets. Mais dans un environnement aussi incertain, Chris Paul et ses coéquipiers comptent avant tout sur leur expérience pour transformer les doutes en motivation.
