Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Victor Wembanyama s’est offert un été aussi atypique qu’intense pour préparer la saison à venir. Après avoir multiplié les expériences physiques et mentales, notamment au temple Shaolin en Chine, le Français s’apprête à faire son grand retour en NBA, déterminé à tourner la page de sa blessure et à franchir un nouveau cap. L’attente est immense : le prodige des Spurs est déjà pressenti comme le grand favori pour le titre de Défenseur de l’année. Mais un défi de taille se dresse encore devant lui.
Avec ses 2,24 m et son envergure interminable, Wembanyama a bouleversé la ligue dès ses premiers mois. Avant que sa saison 2024-2025 ne soit interrompue par une thrombose veineuse à l’épaule, il tournait à 11 rebonds et 4 contres de moyenne. Des chiffres hors du commun, qui en disent long sur sa capacité à dominer des deux côtés du terrain. Pourtant, malgré son talent évident, certains aspects de son jeu défensif montrent encore des zones de fragilité.
Lorsqu’il se retrouve opposé aux intérieurs les plus puissants de la ligue, le Français peine parfois à imposer sa loi. Les chiffres de la saison passée le prouvent : face à Nikola Jokic, Wembanyama a concédé 39,2 points par 75 possessions, avec un taux de réussite de 66 %. Le pivot serbe a d’ailleurs infligé à San Antonio deux performances majuscules à 46 et 41 points. Ces statistiques rappellent que la domination défensive ne se mesure pas qu’aux contres ou aux rebonds, mais aussi à la capacité de contenir les superstars adverses.
Un apprentissage nécessaire face aux géants de la ligue
Giannis Antetokounmpo, autre monstre physique de la NBA, a lui aussi mis en évidence les limites actuelles du Français. Lors de leur dernier duel, le double MVP a inscrit 35 points et capté 14 rebonds, illustrant la difficulté pour Wembanyama de résister au contact face à des athlètes plus puissants que lui. « Pour les Spurs, il ne s’agit plus de collectionner les statistiques. Wembanyama doit prouver qu’il peut ralentir les meilleurs intérieurs du monde », commentait récemment un analyste américain. « C’est là qu’il devra franchir le cap pour devenir un défenseur complet. »
L’organisation texane le sait : pour espérer rivaliser à l’Ouest, son jeune prodige devra transformer ses points faibles en atouts. Les adversaires ne manqueront pas de le cibler à l’intérieur, et c’est précisément dans ce domaine que l’été de travail intensif du Français devrait porter ses fruits. Sa préparation, mêlant arts martiaux, musculation ciblée et travail d’équilibre, visait à renforcer sa résistance physique et sa stabilité au contact.
Si l’on en croit les premiers retours de l’entraînement, Wembanyama affiche un niveau de concentration impressionnant. Son staff souligne notamment sa volonté de progresser sur chaque séquence défensive, en anticipant mieux les mouvements adverses et en ajustant sa position. Ces ajustements pourraient rapidement faire la différence dès les premières semaines de compétition.
S’il parvient à combiner ses qualités naturelles à une meilleure lecture du jeu et une solidité accrue face aux géants, Victor Wembanyama pourrait bien devenir ce que la ligue attend déjà de lui : non seulement le meilleur défenseur du monde, mais aussi l’un des joueurs les plus influents de sa génération.