Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Jonathan Kuminga en a visiblement assez d’attendre des réponses qui ne viennent pas. Frustré par son rôle instable, l’ailier des Warriors a reconnu qu’il ne cherchait même plus à discuter avec Steve Kerr de son utilisation. Une attitude révélatrice d’un climat tendu depuis plusieurs mois entre le jeune joueur et son entraîneur, à l’approche d’une saison qui s’annonce cruciale pour sa progression.
À seulement 23 ans, Kuminga semblait enfin prêt à franchir un cap, mais son statut au sein de l’effectif reste flou. Les rotations de Kerr, souvent imprévisibles, ont limité son temps de jeu et sa confiance. Le joueur, conscient de la situation, a choisi de ne plus s’épuiser à réclamer des explications. « Je ne demande plus [à Kerr] quel est mon rôle parce que je sais ce qu’il va me répondre. Je ne veux pas gaspiller mon énergie. Je préfère me concentrer sur ce que je peux faire : défendre, courir, et faire des actions quand je suis sur le terrain. Je n’ai pas de rôle fixe », a confié Kuminga à Andscape.
Son désaccord avec Kerr ne date pas d’hier. Déjà la saison passée, le manque de clarté autour de sa place dans la rotation avait généré des tensions internes. Cet été, tout s’est accentué avec des négociations contractuelles particulièrement longues et tendues. Le joueur souhaitait un contrat sur le long terme avec une option joueur, signe de confiance de la part de la franchise. Finalement, il a dû se contenter d’un accord de deux ans pour 46,8 millions de dollars, avec une option équipe pour 2026-2027.
Un contrat accepté, mais une situation toujours floue à Golden State
Malgré ce compromis, Kuminga a reconnu que cette expérience lui avait ouvert les yeux sur la dure réalité du business NBA. « Peu de négociations vont aussi loin. Mais j’ai beaucoup appris sur le fonctionnement de ce milieu. Il faut juste être patient et comprendre comment les choses évoluent », a-t-il expliqué, résigné mais lucide sur la situation.
Ce bras de fer a d’ailleurs surpris plusieurs dirigeants à travers la ligue. Voir un jeune joueur encore considéré comme un remplaçant tenter de forcer la main à une organisation aussi structurée que Golden State n’est pas passé inaperçu. Durant tout l’été, Kuminga a maintenu la pression en réduisant la communication avec les dirigeants, espérant obtenir plus de garanties sur son futur rôle. Une stratégie risquée, mais révélatrice de son envie de contrôle et de reconnaissance.
Aujourd’hui, même s’il s’efforce de tenir un discours positif, le malaise reste palpable. Son temps de jeu dépendra une nouvelle fois des ajustements de Kerr, et la moindre frustration pourrait ranimer les tensions. L’an dernier, Kuminga avait déjà laissé éclater sa colère après plusieurs matchs sans apparition, estimant qu’on freinait délibérément son développement.
S’il en avait eu la possibilité, il aurait sans doute préféré partir pour un environnement plus stable — les Sacramento Kings auraient notamment été une destination qu’il appréciait. Loin de l’ombre des vétérans comme Stephen Curry ou Draymond Green, Kuminga espère un jour pouvoir montrer l’étendue de son potentiel offensif et athlétique sans être bridé par le système.