Par Rédaction | Sport
Chaque intersaison en NBA apporte son lot d’agitation, entre transferts inattendus, signatures majeures et arrivées de nouveaux entraîneurs. Mais cette année, un scandale bien plus grave a secoué la ligue, impliquant Kawhi Leonard et les Los Angeles Clippers. Une affaire si embarrassante que le commissaire Adam Silver a admis publiquement ses regrets de ne pas avoir été plus strict avec certains sponsors.
Tout est parti d’une enquête publiée début septembre par le journaliste Pablo Torre. Celui-ci révélait que Leonard avait signé un contrat d’endossement de 28 millions de dollars avec Aspiration, une société de “green banking” aujourd’hui en faillite. Le problème, c’est que cette signature, intervenue en avril 2022, serait liée à un possible contournement du salary cap. Une manœuvre potentiellement illégale si elle visait à lui verser des revenus dissimulés via un partenariat externe, en complément de son contrat NBA officiel.
Les soupçons se sont renforcés lorsque plusieurs liens financiers entre la franchise californienne et Aspiration ont été découverts. Dennis Wong, actionnaire minoritaire des Clippers, avait investi 2 millions de dollars dans la société, tandis que le propriétaire Steve Ballmer y aurait injecté plus de 300 millions via différents fonds d’investissement. « Ce n’était même pas quelque chose que nous surveillions à ce niveau-là », a reconnu Adam Silver auprès de Front Office Sports, admettant que la ligue allait devoir réévaluer ses règles concernant les sociétés associées aux joueurs et aux propriétaires.
Un contrôle des partenariats devenu impossible à suivre ?
Face à l’ampleur du scandale, la NBA a lancé une enquête interne afin de déterminer si les Clippers ont effectivement violé les règles salariales. Silver a toutefois reconnu la difficulté d’un tel contrôle, évoquant la multitude de partenariats à travers la ligue. « Il existe littéralement des milliers d’accords couvrant toutes nos équipes. Ce sont des marques soutenues par de grands investisseurs, de grands fonds… Il y a bien un processus d’approbation, mais il ne va pas jusqu’à interroger chaque dirigeant impliqué », a-t-il expliqué.
Pour autant, le fait qu’une organisation NBA ait pu être liée à un investissement dépassant les 300 millions de dollars sans examen approfondi interroge profondément. Certains observateurs estiment qu’Adam Silver aurait “baissé la garde” sur un sujet pourtant essentiel à la transparence financière du championnat. D’autant plus que cette affaire, même si elle semble s’apaiser en surface, pourrait faire jurisprudence si des infractions étaient confirmées.
La question centrale reste désormais de savoir si ce schéma de rémunération déguisée ne s’étend pas au-delà de Los Angeles. L’idée qu’un joueur puisse percevoir des revenus dissimulés via des partenariats sponsorisés par son organisation ouvre une brèche dangereuse. D’autres franchises ou athlètes pourraient potentiellement exploiter la même faille, menaçant l’équilibre compétitif de la ligue.
Si l’enquête devait démontrer une manipulation délibérée, les sanctions promises s’annoncent sévères. Retraits de choix de draft, amendes colossales, voire suspensions pourraient être prononcées. Car contourner le salary cap par des biais commerciaux reviendrait à fausser la concurrence. La NBA, déjà fragilisée par plusieurs polémiques récentes, ne peut se permettre de laisser passer un tel précédent.