Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Après plusieurs années de stabilité, un vent de changement a soufflé sur la carrière d’Al Horford. Figure respectée de Boston, le vétéran a surpris beaucoup d’observateurs en rejoignant les Golden State Warriors pour ce qui pourrait être son dernier chapitre en NBA. Un choix mûrement réfléchi, loin d’un simple transfert symbolique.
Depuis son arrivée à Boston, Horford s’était imposé comme un pilier silencieux, un modèle de constance et de professionnalisme. Mais à 39 ans, l’intérieur dominicain savait que le temps jouait contre lui. L’été dernier, entre incertitudes et blessures majeures au sein de l’effectif, les perspectives de titre semblaient s’éloigner. C’est dans ce contexte qu’il a dû reconsidérer son avenir, malgré son attachement à la franchise verte.
Interrogé par Nick Friedell de The Athletic, Horford a reconnu que la décision n’avait rien d’émotionnel, mais tout de rationnel. « Je pensais vraiment rester à Boston, c’était ma maison. Mais la situation de l’équipe a changé. Il y avait la partie financière, oui, mais aussi le fait que les chances de gagner s’amenuisaient après la blessure de Jayson Tatum. À ce moment-là, j’ai compris qu’il fallait peut-être envisager autre chose. »
Un choix pragmatique pour un compétiteur de toujours
La blessure d’Achille de Jayson Tatum a été un tournant brutal pour les ambitions de Boston. Privée de sa superstar, la franchise a amorcé une période de transition marquée par les départs de Jrue Holiday et Kristaps Porziņģis. Des décisions qui ont profondément modifié la hiérarchie interne et envoyé un signal clair : le temps du titre immédiat semblait suspendu. Horford, conscient de cette réalité, ne voulait pas passer sa dernière saison à attendre un hypothétique renouveau.
C’est alors que Golden State s’est manifesté. L’organisation, sortie frustrée de sa campagne 2025, cherchait un vétéran capable d’apporter leadership et intelligence de jeu à son vestiaire. Le profil de Horford correspondait parfaitement à ces attentes. Son expérience des grandes batailles et sa capacité à s’adapter à différents systèmes en faisaient un renfort idéal pour épauler Stephen Curry et Draymond Green.
En rejoignant les Warriors, Horford a aussi retrouvé un environnement qui valorise la lecture du jeu, le mouvement et la précision technique. Son intégration a été rapide, facilitée par un état d’esprit irréprochable. Plusieurs jeunes joueurs auraient d’ailleurs confié à la presse admirer son calme et sa rigueur à l’entraînement, une influence précieuse pour une équipe en quête de cohésion.
Aujourd’hui, à l’aube de sa vingtième saison, Al Horford ne parle plus de long terme. Il parle d’équilibre, de passion et de quête. À Golden State, il voit la possibilité d’écrire un dernier chapitre à la hauteur de son exigence. Pour un joueur dont la carrière s’est toujours construite autour du respect et de la mesure, ce choix n’est pas une rupture : c’est la conclusion logique d’un parcours exemplaire.