Par Rédaction | Sport
Vingt ans ont passé depuis l’Euro 2004, mais les souvenirs, eux, restent intacts. Cette compétition, marquée par la fin d’une génération dorée des Bleus, continue de livrer ses confidences. Invité récemment sur RMC Sport, William Gallas est revenu avec émotion sur un épisode marquant : la mise à l’écart de Marcel Desailly, alors capitaine emblématique de l’équipe de France. Un moment fort, à la fois sportif et humain, qui symbolise la transition d’une époque.
William Gallas, jeune défenseur prometteur à l’époque, a été lancé dans le grand bain à l’Euro 2004 à la place d’un véritable monument : Marcel Desailly, pourtant capitaine de Raymond Domenech. Alors pourquoi une telle décision ? Au micro de RMC Sport, Gallas a livré un témoignage sincère, empreint de respect et de tristesse :
Marcel Desailly totalement cuit à l’Euro 2004
« Marcel a perdu sa place parce que peut-être… Il… Il ne pouvait plus. Et ça a été très très dur de voir un grand joueur comme ça, du jour au lendemain, ne plus réussir à mettre un pied devant l’autre. Moi je l’ai vu à l’entraînement et ça m’a fait mal. J’ai eu l’occasion de jouer avec Marcel que ce soit en sélection ou en club, et pour moi c’était une de mes idoles, c’était le roc. Et il a fallu un entraînement pour voir qu’il n’était plus là. Il n’en a pas parlé, mais il l’a senti. On faisait un petit jeu et il perdait tous les ballons, et à un moment il ne le voulait même plus dans les pieds… »
À travers ces mots, Gallas révèle l’envers d’un moment de bascule dans la carrière d’un monument du football français. Desailly, capitaine respecté, leader de vestiaire et double champion du monde et d’Europe, voyait alors son corps le trahir. L’image est dure : celle d’un roc fissuré, conscient que la fin approchait. Dans un vestiaire où il incarnait la rigueur et l’exemplarité, cette perte d’influence technique a marqué les esprits.
L’Euro 2004 s’achèvera dans la déception pour l’équipe de France, éliminée prématurément par la Grèce, futur championne. Mais au-delà du résultat, cette compétition a marqué la fin du règne de Marcel Desailly en Bleu. Vingt ans plus tard, les mots de Gallas rappellent avec pudeur qu’avant d’être des icônes, les joueurs sont aussi des hommes, confrontés au temps, à la fatigue et à la fragilité. Une page d’histoire s’était tournée, sous les yeux de ceux qui l’avaient admiré.