Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La saison passée, la fin du parcours des Lakers en playoffs a laissé des traces. Si la défaite face aux Timberwolves avait déjà suscité des débats, les critiques se sont récemment ravivées, cette fois venant d’une voix particulièrement respectée : celle de Kevin Garnett. L’ancien champion NBA s’en est pris ouvertement à JJ Redick, désormais entraîneur de Los Angeles, pour sa gestion de LeBron James lors de cette série éliminatoire.
Sur son podcast KG Certified, Garnett n’a pas mâché ses mots en reprochant à Redick d’avoir trop sollicité la star des Lakers. « JJ Redick l’a laissé sur le parquet pendant tout le match. C’est honteux de faire ça », a-t-il lancé. « Le gars n’a pas eu une seule minute de repos. Il a joué 46 minutes. C’est honteux. Il aurait dû être viré pour ça. On ne laisse pas un grand joueur comme ça dans un match pareil. » Selon lui, cette charge de travail était irresponsable pour un joueur de 40 ans, au corps déjà marqué par deux décennies d’efforts intenses.
Ces propos, typiquement francs de la part du Hall of Famer, rappellent le respect qu’il porte à LeBron James tout en soulignant sa préoccupation pour la longévité de la légende. Garnett, qui a affronté James à de nombreuses reprises, a souvent salué sa résistance physique, mais estime que l’exposition à un tel rythme à cet âge reste “dangereuse et inutile”. Ce coup de gueule a immédiatement relancé le débat sur la gestion des minutes et la pression entourant les stars vieillissantes.
Redick reconnaît ses erreurs de préparation
Interrogé à ce sujet lors du media day, JJ Redick n’a pas directement répondu à Garnett mais a admis que les Lakers n’étaient pas prêts à affronter Minnesota. « Mon plus grand regret de la série contre les Timberwolves, c’est notre préparation avant les playoffs », a reconnu l’ancien joueur. « Il y a eu beaucoup de discussions au sein du staff, et au final, j’ai dû décider à quoi ressemblait notre semaine d’entraînement. On n’était pas prêts physiquement. Certaines raisons viennent de notre calendrier, d’autres des blessures, mais c’est à moi de faire mieux pour que les joueurs soient prêts. »
Ces aveux montrent un coach lucide mais encore en apprentissage. Pour Redick, qui s’apprête à entamer sa deuxième saison complète à la tête de l’équipe, la transition du micro au banc a été rapide, et les erreurs inévitables. L’ancien analyste d’ESPN doit désormais trouver l’équilibre entre innovation tactique et gestion humaine, surtout avec de grandes stars.
Malgré les critiques et l’élimination précoce, les dirigeants de Los Angeles ont choisi de maintenir leur confiance en lui. Cet été, la franchise lui a accordé une prolongation de deux ans, le liant désormais jusqu’en 2030. Une marque de soutien claire, mais qui s’accompagne d’attentes immenses pour la suite.
Pour Kevin Garnett, cette confiance renouvelée ne doit pas masquer les erreurs de jeunesse. L’ancien MVP considère que Redick a encore beaucoup à apprendre dans la gestion des égos et des corps d’élite. Du côté des fans, la situation divise : certains louent la stabilité offerte par cette prolongation, d’autres partagent l’avis de Garnett, convaincus que la prudence aurait dû primer.
