Par Rédaction | Sport
Novak Djokovic n’a jamais eu peur de dire ce qu’il pense — sur un court de tennis comme devant les micros. À 38 ans, le champion serbe, toujours en quête de nouveaux records, conserve une relation contrastée avec le public français, notamment celui de Roland-Garros. Entre respect mutuel, tension et passion, ses échanges avec les tribunes parisiennes ont souvent fait couler beaucoup d’encre. Et le joueur ne s’est jamais caché pour exprimer son ressenti.
Personnage clivant, Novak Djokovic a plutôt bonne presse auprès des Français. Mais lui, qu’en pense-t-il exactement ? Disons que c’est compliqué. En marge d’un match disputé à Roland-Garros en 2023, le « Djoker » avait livré un constat franc sur son expérience face au public parisien. S’il disait comprendre la ferveur, il regrettait parfois certains débordements…
« Je pense que la majorité des gens vient pour profiter du tennis ou pour soutenir un joueur ou un autre. Mais il y a des individus — vous savez, des personnes, des groupes, peu importe — qui aiment huer chaque chose que vous faites. C’est quelque chose que je trouve irrespectueux, et franchement, je ne comprends pas cela. Mais c’est leur droit. Ils ont payé leur billet, ils peuvent faire ce qu’ils veulent. »
Novak Djokovic honnête à propos du public français
Ces mots, empreints de lucidité et d’agacement, avaient fait le tour du monde. Le numéro un mondial d’alors exprimait ainsi la difficulté de performer dans un environnement souvent hostile, notamment contre un joueur français soutenu par un public bouillant. Une situation qu’il a souvent connue sur le court Philippe-Chatrier, où chaque point peut devenir un duel autant mental qu’athlétique.
Deux ans plus tard, pourtant, le Serbe semble avoir pris du recul. Il y a quelques mois, alors qu’il s’apprêtait à affronter Corentin Moutet au premier tour de Roland-Garros 2025, le Serbe affichait un ton plus apaisé et une compréhension plus nuancée de cette ferveur typiquement française :
« Ce n’est rien de personnel. Ici en France, et à Paris, comparé aux autres Grands Chelems, les gens sont plus bruyants, plus passionnés, donnent plus d’énergie à leur joueur. C’est logique. Dans tous les tournois du Grand Chelem, le public soutient naturellement ses joueurs. Ce n’est pas étrange. Pour certains joueurs, cela peut être agaçant. Ce n’est pas l’environnement idéal pour jouer, mais il faut s’y préparer. Il m’est arrivé plusieurs fois de devoir affronter des spectateurs qui franchissaient la ligne. Ce n’est jamais la majorité, mais ça arrive. »
Aujourd’hui, Novak Djokovic semble avoir apprivoisé Roland-Garros autant que ses supporters. Ses propos, plus mesurés, témoignent d’une maturité nouvelle et d’une compréhension plus fine du rapport entre public et joueur. Car au fond, comme il l’a souvent répété, ce qui le motive avant tout, ce n’est pas d’être aimé : c’est de gagner.
