Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Ancien milieu de terrain rugueux et respecté, Olivier Dacourt n’a jamais eu peur de parler vrai. Connu pour sa franchise et sa lucidité sur le football, l’ex-international français (21 sélections entre 2001 et 2004) s’est récemment confié dans le podcast Oui Hustle sur la mentalité de la génération dorée des Bleus. Et ses propos ont eu de quoi surprendre : selon lui, contrairement à l’image souvent perçue, aucun des grands noms de cette époque n’était vraiment « gentil » sur le terrain.
Avec le ton direct qu’on lui connaît, Dacourt a voulu rappeler ce qu’était la réalité du très haut niveau : un monde de compétiteurs impitoyables, où la gentillesse n’a pas sa place entre les lignes blanches.
« Zizou, c’était pas un gentil sur le terrain. Il pouvait te marcher dessus. Tu n’as qu’à regarder, il a reçu 14 cartons rouges dans sa carrière. C’est pas un gentil ! Sur le terrain, t’es pas là pour être gentil. Ça n’existe pas. Les grands joueurs ne sont pas gentils. (…) Pat Vieira, c’est pas un gentil. (Claude) Makélélé, c’est pas un gentil. C’est des tueurs ! Titi (Henry), c’est pas un gentil non plus. Didier Deschamps, quand il arrivait sur le terrain, il n’avait qu’une obsession : gagner. Tous ces gars-là, c’est tous des tueurs à gage. Tu vas pas à la guerre avec des gentils.
Robert Pirès mis en avant par Olivier Dacourt
Finalement, il n’y a qu’un nom qui sort du lot en termes de gentillesse pure et dure selon Dacourt : celui de Robert Pirès, avec qui il travaille désormais sur Canal+ :
Il n’y en a qu’un qui a fait une carrière qui est extraordinaire et qui est gentil, c’est Robert Pirès. Parce qu’être gentil comme il est et avoir fait cette carrière, c’est improbable. Ça n’existe pas. »
Une déclaration pleine d’admiration pour son ancien coéquipier, qu’il considère comme une exception dans un environnement où la dureté et la rage de vaincre régnaient en maîtres. Pour Dacourt, Robert Pirès incarne l’élégance dans le football : un joueur technique, discret, respecté de tous, mais jamais dans la confrontation.
À travers ses mots, l’ancien joueur de Leeds, de la Roma ou de l’Inter Milan dresse un portrait fascinant de cette génération de champions — celle qui a marqué l’histoire du football français entre 1998 et 2006. Des hommes de caractère, forgés par la compétition et unis par une exigence commune : gagner, coûte que coûte.
En citant Pirès comme la seule exception, Dacourt rend hommage à une autre forme de force : celle de rester soi-même, sans renier ses valeurs, dans un monde où la dureté est souvent synonyme de réussite. Et c’est peut-être là, selon lui, que réside la grandeur du champion au sourire tranquille.
