Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Jamel Debbouze n’a jamais caché son attachement profond à une certaine idée de la France : celle du vivre-ensemble, de la mixité et de la réussite partagée. Invité sur France Inter en février 2025, l’humoriste et acteur s’est exprimé avec émotion sur l’évolution du pays depuis ses débuts, regrettant que l’élan de fraternité d’autrefois se soit, selon lui, un peu effrité.
Érigé en symbole de la diversité qui réussit à la fin des années 1990, Jamel Debbouze n’a jamais été du genre à se taire sur les sujets sociétaux qu’il estime déterminants. L’artiste, devenu une figure incontournable du cinéma et de la scène française, a notamment souvent évoqué cette France « black-blanc-beur », symbole d’unité et d’espoir à la fin des années 1990.
À l’époque, la victoire des Bleus à la Coupe du Monde 1998 incarnait en effet cette diversité célébrée et fière. Pour Debbouze, il s’agissait d’une période d’ouverture et d’optimisme que la société a trop vite laissée derrière elle.
Au micro de France Inter il y a quelques mois, il a ainsi souligné le plus gros changement à ses yeux entre la France d’aujourd’hui et celle de la fin du XXème siècle :
« Moi, je regrette qu’on ne continue pas dans cet élan et cette France qu’on appelait « black, blanc, beur » et qu’on portait aux nues. Aujourd’hui, on l’exhibe moins, c’est vraiment dommage. Mais c’est pas uniquement de notre fait. En tout cas, ce qu’ils nous ont laissé, est resté, et ça a été transmis. »
Ce message résonne avec ce qu’il a toujours défendu : une France diverse, soudée, fière de ses origines multiples. L’humoriste, lui-même né à Paris de parents marocains, s’est souvent exprimé sur la richesse du métissage culturel et sur l’importance de transmettre cette ouverture d’esprit aux générations suivantes.
Avec sa sensibilité, Jamel Debbouze rappelle qu’au-delà des différences, la France peut encore retrouver cette énergie collective qui l’a tant inspiré. Et, comme souvent avec lui, derrière le rire perce une vraie nostalgie d’un temps où l’unité semblait plus naturelle, loin des conflits actuels qui rongent la société dans l’Hexagone.
