Par Rédaction | Sport
Rafael Nadal n’a jamais fui les sujets sensibles. Depuis qu’il a accepté de devenir ambassadeur de la Fédération saoudienne de tennis fin 2024, le champion espagnol fait face à une avalanche de critiques. Son choix d’accompagner le développement du tennis en Arabie Saoudite, pays souvent pointé du doigt pour ses atteintes aux droits humains, a suscité de vifs débats dans le monde du sport. Alors il a pris la parole il y a quelques temps.
Habitué à répondre avec calme et cohérence, Nadal s’était en effet exprimé dans un long entretien accordé au média COPE, justifiant sa décision sans se défiler :
« Je crois dans le progrès. Je savais qu’on me tomberait dessus, mais je l’assume. Je suis cohérent avec les choses que je fais et quand je prends la décision d’accepter le défi, je ne le fais pas en pensant à éviter les critiques. Quand certaines choses se passent, peu importe l’explication que tu donnes, certains ne retiennent que le négatif, ce qu’ils ont envie de retenir.
Ma carrière sportive touche à sa fin, mon futur est très lié à l’éducation et au sport et je crois fermement que l’on peut changer le monde avec ça. L’Arabie Saoudite a l’intention de progresser. Je suis au courant de toutes les choses qui ne plaisent pas. A moi aussi il y a des choses qui se passent et qui se sont passées là-bas qui ne me plaisent pas, mais ils souhaitent s’ouvrir et progresser réellement. »
Avec cette position, le Majorquin assume pleinement son engagement. Pour lui, l’essentiel est d’accompagner un mouvement de fond qui, selon lui, part de la jeunesse saoudienne.
« 70% de leur population a moins de 35 ans, et il peut y avoir un vrai changement parce que ce sont des jeunes qui le demandent. Mais ça ne peut pas se faire du jour au lendemain, il faut un temps d’adaptation et je crois que l’Arabie Saoudite va s’améliorer sur tous ces aspects. Si ce n’est pas le cas, je me serais trompé, mais je veux contribuer à ce changement, que ça devienne un pays plus sportif, que les hommes et les femmes puissent pratiquer le tennis de manière totalement égale. »
Ces propos traduisent une conviction profonde : celle qu’un changement durable ne peut venir que de l’intérieur. Nadal, conscient des critiques, veut croire à la force du sport comme vecteur de transformation sociale.
« Je suis tranquille, je connais mes motivations. Je comprends les critiques et si réellement je ne suis pas capable de contribuer à ce que les personnes aient une vie meilleure, les critiques seront justifiées. Nous verrons si je suis capable de faire en sorte que ces critiques soient disproportionnées. Mais je n’ai pas signé un contrat de multimillionnaire avec l’Arabie Saoudite, je vous le jure, ça ne va pas améliorer ma vie. Je l’ai fait parce que je suis enthousiasmé par le futur, par ce que je vais faire. »
Fidèle à son image d’homme réfléchi et mesuré, Rafael Nadal prouve une nouvelle fois qu’il ne craint pas la controverse, tant qu’il agit en accord avec ses valeurs. Un pari risqué, certes, mais à son image : celui d’un homme de convictions avant d’être une légende du tennis.
