Par Rédaction | Sport
Le sujet revient régulièrement sur la table et suscite des fantasmes plus ou moins fondés dans tous les sports : faire l’amour avant un match, ou la veille, a-t-il un impact sur la performance et sur l’athlète ? L’ancien médecin de l’équipe de France Jean-Pierre Paclet a son avis sur le sujet, et il a partagé ses recommandations aux Bleus – notamment lors du Mondial 2006.
La question des rapports intimes avant les matchs. Le docteur Jean-Pierre Paclet, alors médecin des Bleus entre 2004 et 2008, avait dû poser un cadre clair sur le sujet, entre liberté personnelle et exigences de performance. Et sa réponse, pleine de bon sens, est restée dans les mémoires. Dans une interview accordée à 20 Minutes en 2014, celui qui veillait sur le groupe de Raymond Domenech avait en effet livré sa philosophie :
« Tout le monde est à peu près d’accord. Tirer son coup, ça relaxe, mais il ne faut pas que ce soit toute la nuit. En pratique, ça veut dire : pas de nouvelle conquête où on veut briller. Je suis donc très favorable au sexe avec sa (copine) régulière. On ne peut pas lui dire non plus : ‘Ce soir tu fais l’amour avec ta femme, parce que tu as un match dans deux jours’. C’est du domaine de l’intime et de la responsabilité individuelle. Il faut être libéral contrôlé, en fait… Si on interdit tout, c’est encore pire ».
Pas d’interdiction stricte, donc, mais une forme de “liberté encadrée” — un équilibre entre détente et discipline. Le docteur Paclet privilégiait avant tout le bien-être mental de ses joueurs, conscient que l’abstinence forcée pouvait parfois générer plus de stress que de concentration.
Ancien international tricolore, Bixente Lizarazu, qui a connu la sélection juste avant l’arrivée de Paclet, avait lui aussi donné son avis sur le sujet quelques années plus tard dans l’émission Quotidien :
« Il y a une légende dans le sport qui dit qu’il ne faut pas avoir de relations sexuelles la veille d’un match. Moi je ne suis pas d’accord avec ça. Ça permet de mieux dormir, ça apaise, donc c’est parfait. Quand t’es anxieux avant un match, tu fais l’amour et t’es beaucoup plus détendu ».
Une position que partage d’ailleurs la science. Le professeur américain Tommy Boone, spécialiste en physiologie de l’effort, avait tranché depuis longtemps :
« Les rapports sexuels, avant une performance sportive, n’ont pas d’impact perceptible sur cette dernière car la dépense en énergie est équivalente au fait de monter deux étages d’un escalier. En moyenne, faire l’amour pendant environ cinq minutes brûle moins de 25 calories ».
Entre légendes de vestiaire, mythes de préparation et logique scientifique, la vérité semble se situer dans la mesure. Et si les Bleus de 2006 ont atteint la finale du Mondial, peut-être que cette approche “libérale contrôlée”, prônée par le docteur Paclet, y a contribué à sa manière !
