Par Rédaction | Sport
Les intérieurs les plus talentueux de l’histoire ont tous un point commun : un jeu de pieds d’exception. Victor Wembanyama, nouvelle star de San Antonio, ne fait pas exception, tout comme Hakeem Olajuwon avant lui. Mais selon Gilbert Arenas, leur secret ne réside pas uniquement dans l’entraînement ou la technique. Il serait bien plus profond, enraciné dans un autre sport que le basket.
Sur le plateau de son podcast The Arena, l’ancien All-Star des Wizards a expliqué que la clé du footwork d’Olajuwon – et aujourd’hui de Wembanyama – venait du football. L’influence du ballon rond, selon lui, a façonné la coordination et les réflexes de nombreux joueurs d’élite, notamment ceux issus d’Europe et d’Afrique. Ce facteur, souvent sous-estimé, expliquerait pourquoi certains joueurs assimilent plus vite que d’autres les subtilités du jeu au poste bas.
Arenas a d’ailleurs pris le temps de détailler son raisonnement. « Hakeem a appris son footwork grâce au football quand il avait dix ans, donc c’était naturel pour lui », a-t-il raconté. « Les gars qui n’ont pas cette base, c’est difficile pour eux d’y arriver. Wemby, Jokic, Embiid, ou même des arrières comme DeRozan, Shai ou Luka, ils peuvent apprendre d’Hakeem parce qu’ils ont déjà les fondamentaux. » Une observation confirmée par les progrès fulgurants du Français, qui a assimilé en quelques semaines ce que d’autres mettent des années à maîtriser.
Une base commune héritée du football
Arenas poursuit en soulignant la différence entre les joueurs techniques et ceux reposant uniquement sur leurs qualités athlétiques. « Quand tu parles de pur athlétisme, ces joueurs ne peuvent pas apprendre ce footwork, parce qu’ils n’en comprennent pas la base. Tu pouvais déjà le voir dès le premier match, même en présaison : Wemby a absorbé très vite ce qu’Hakeem lui a transmis », a-t-il ajouté. Cette remarque fait écho à un constat de plus en plus partagé : les basketteurs ayant grandi avec un ballon de football développent une meilleure coordination, une mobilité fluide et une anticipation supérieure dans les duels rapprochés.
Son co-animateur Brandon Jennings a également réagi à cette idée. « Hakeem lui apporte plus qu’à Giannis, par exemple. Pour Giannis, ce n’était pas aussi utile, mais pour Wemby, oui, parce qu’il a aussi joué au foot », a-t-il expliqué. Même si Giannis Antetokounmpo est lui-même familier du football, Jennings souligne que le jeune Français a grandi dans un environnement où le sport roi a façonné sa gestuelle et son équilibre.
Les effets de cet apprentissage se voient déjà sur le parquet. En seulement quatre rencontres cette saison, Wembanyama affiche une maîtrise offensive impressionnante, alliant précision et créativité dans ses mouvements au poste bas. Capable de varier les appuis, de feinter et de se retourner en un instant, il démontre une maturité technique digne des plus grands intérieurs de l’histoire.
Au-delà des chiffres, ce qui impressionne, c’est la rapidité avec laquelle Wembanyama intègre ces enseignements. Il ne se contente pas d’imiter les gestes d’Olajuwon : il les adapte à son époque, à sa taille et à sa polyvalence. En combinant instinct défensif, toucher offensif et héritage footballistique, le Français est en train de redéfinir le profil du pivot moderne. Et si le secret d’Hakeem avait simplement trouvé son héritier naturel ?
